Renforcement de la coopération agricole algéro-nigériane : vers un partenariat stratégique dans l’agriculture saharienne et l’agro-industrie

En marge de la 4e édition de la Foire du commerce intra-africain (IATF 2025), qui se tient à Alger du 4 au 10 septembre, le ministre algérien de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Youcef Cherfa, a reçu une importante délégation nigériane conduite par Muhammad Salis Gamawa, commissaire au ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Investissement du Nigéria.

Cette rencontre de haut niveau a permis d’engager un dialogue approfondi sur les perspectives de coopération agricole entre les deux pays, et de poser les bases d’un partenariat bilatéral renforcé, à l’heure où les enjeux de sécurité alimentaire, d’industrialisation de l’agriculture et de gestion durable des ressources naturelles se posent avec acuité sur le continent.

Des échanges axés sur les complémentarités et les atouts mutuels

Selon le communiqué publié par le ministère de l’Agriculture, les discussions ont porté sur les principales caractéristiques et composantes du secteur agricole en Algérie et au Nigéria, deux pays aux réalités différentes mais complémentaires : d’un côté, l’expérience algérienne dans l’agriculture saharienne et l’optimisation de l’irrigation, et de l’autre, le poids agricole et démographique du Nigéria, considéré comme l’un des plus grands marchés agroalimentaires d’Afrique.

Les deux parties ont échangé sur les capacités respectives, les ressources disponibles et les défis à relever, notamment en matière de sécurité alimentaire, de développement des filières agricoles, d’exportation des produits agroalimentaires et d’investissements dans les infrastructures agricoles.

Vers un partage d’expertise et une coopération technique ciblée

Au terme de cette rencontre, les deux délégations ont convenu d’étudier ensemble les mécanismes et les moyens de mettre en place des échanges d’expertises techniques, en particulier dans des domaines à forte valeur ajoutée, identifiés comme suit :

• L’agriculture saharienne, dans laquelle l’Algérie dispose d’une expérience significative en matière de culture sous climat aride.
• Les systèmes d’irrigation économes en eau, notamment le goutte-à-goutte et les technologies innovantes d’optimisation hydrique.
• Les infrastructures de stockage et de conservation, essentielles pour sécuriser les productions agricoles et réduire les pertes post-récolte.
• La logistique agricole, maillon stratégique pour la distribution intérieure et les exportations.
• L’agro-industrie et la transformation locale, levier clé de création de valeur et d’emplois dans les zones rurales.

Cette volonté de coopération technique sud-sud s’inscrit dans une logique d’intégration africaine, où les pays du continent échangent savoir-faire, technologies et bonnes pratiques pour construire des systèmes agricoles plus résilients et plus durables.

Un cadre propice à la coopération continentale

La tenue de cette réunion dans le cadre de l’IATF 2025 n’est pas anodine. La Foire, qui réunit les principaux acteurs économiques et institutionnels africains, se présente comme un véritable accélérateur de synergies continentales. Elle offre un cadre idéal pour établir des passerelles entre les pays, favoriser les contacts directs, et initier des coopérations sectorielles structurantes.

L’Algérie, en tant que pays hôte, affirme ainsi sa volonté de jouer un rôle de catalyseur dans les relations interafricaines, notamment dans le domaine stratégique de l’agriculture, porteur de souveraineté alimentaire, de croissance inclusive et de stabilité régionale.

Avec cette rencontre entre l’Algérie et le Nigéria, deux puissances régionales africaines, un pas important a été franchi vers une coopération agricole durable et équilibrée, fondée sur le partage de compétences, l’innovation et le développement mutuel. La concrétisation de ces échanges pourrait à terme aboutir à des projets conjoints d’envergure, à même de répondre aux grands défis agricoles et alimentaires du continent.