Washington et Paris : Une double complicité dans l’isolement diplomatique de la Palestine
Le 29 août, un acte diplomatique inquiétant a été posé par les États-Unis, marquant un nouveau tournant dans leur soutien au régime israélien. En refusant d’octroyer des visas aux responsables palestiniens devant participer à l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, Washington franchit une nouvelle étape dans son alignement total avec la politique coloniale israélienne. Cette décision, qui enfreint un accord international garantissant l’accès à l’ONU, apparaît comme une manœuvre délibérée pour saboter toute possibilité de représentation palestinienne sur la scène mondiale. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a justifié ce refus en accusant l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et l’Autorité palestinienne (AP) de compromettre les « perspectives de paix ». En réalité, cette démarche semble viser à interdire aux Palestiniens non seulement l’accès à la justice internationale, mais aussi toute tentative légitime de réclamer la reconnaissance de leur État, alors qu’ils subissent quotidiennement l’occupation, la colonisation et les violences à Gaza.
Loin de se limiter à une question de diplomatie bilatérale, cette action s’inscrit dans une stratégie plus large visant à délégitimer la cause palestinienne. Washington, en assimilant l’Autorité palestinienne à Gaza au Hamas, cherche à nier la reconnaissance internationale du peuple palestinien en tant que sujet politique et diplomatique. Cela rejoint une dynamique plus vaste de criminalisation de la résistance palestinienne, réduisant les aspirations légitimes du peuple palestinien à des actes de terrorisme. Ce tournant diplomatique illustre l’isolement diplomatique orchestré par les États-Unis à l’encontre de la Palestine, alors même que cette dernière est la cible d’une occupation militaire de plus en plus violente.
Paris : Un partenaire tacite dans la politique de Washington
Si les États-Unis apparaissent comme le principal instigateur de cette nouvelle forme de répression diplomatique, la France, prétendant incarner les « droits de l’homme », n’est pas en reste. Bien que Paris se dise favorable à la reconnaissance d’un État palestinien, il est clair que ses actions ne suivent pas ses discours. La France, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, aurait dû user de son pouvoir pour exiger le respect des droits du peuple palestinien. Mais au lieu de cela, elle se soumet silencieusement à la ligne de Washington et Tel-Aviv, fermant les yeux sur les violations des droits humains et soutenant une politique d’isolement systématique de la Palestine sur la scène internationale.
L’alignement de la diplomatie française sur celle des États-Unis ne constitue pas une nouveauté. Depuis la guerre d’Algérie, où la France soutenait l’ordre colonial, jusqu’à son soutien actuel à l’occupation israélienne, le gouvernement français n’a cessé de se ranger du côté des puissances colonisatrices contre les peuples en lutte pour leur liberté. La France, sous la pression de certains lobbies, a également pris des mesures pour criminaliser la solidarité avec la Palestine, interdisant des manifestations, réprimant les militants et cédant à l’influence de groupes pro-israéliens comme le CRIF. Par cette position, elle sacrifie ses principes humanistes et son engagement historique en faveur des droits des peuples sur l’autel de ses alliances transatlantiques.
Un blocage diplomatique mondial
Le refus des États-Unis d’accorder des visas aux responsables palestiniens n’est pas un événement isolé. C’est un maillon supplémentaire dans une chaîne d’humiliations et de blocages auxquels la Palestine est confrontée sur la scène internationale. L’ONU, censée être un forum où toutes les voix peuvent se faire entendre, devient un lieu où les droits des peuples opprimés, comme celui des Palestiniens, sont systématiquement étouffés. Les autorités israéliennes, avec l’aval tacite des puissances occidentales, continuent leur politique d’occupation, d’apartheid et de déni de droits fondamentaux au peuple palestinien, tandis que l’ONU et ses membres permanents, dont la France, restent passivement complices de cette situation.
Ce refus de représenter la Palestine à l’ONU est un acte fort dans une politique de négationnisme vis-à-vis de l’existence même du peuple palestinien sur la scène mondiale. Washington et Paris, en bloquant l’accès de la Palestine aux forums diplomatiques internationaux, cherchent à préserver un statu quo où l’occupation israélienne continue d’écraser les aspirations nationales palestiniennes sans aucune pression significative. Leurs actions montrent clairement qu’ils ne souhaitent pas la paix, mais plutôt l’entretien de la colonisation et de l’apartheid, tout en effaçant la voix palestinienne de l’arène diplomatique.
Ainsi, le 29 août 2023, les États-Unis et la France ont une fois de plus révélé leur rôle central dans la perpétuation du génocide à Gaza, de l’occupation en Cisjordanie et de la négation des droits du peuple palestinien. Les perspectives de paix et de justice semblent de plus en plus éloignées tant que ces puissances continueront de soutenir des politiques d’impunité et d’isolement.