Modernisation du système bancaire : cap sur la digitalisation et le paiement électronique
Après la mise en Bourse réussie de deux grandes banques publiques, le Crédit Populaire d’Algérie (CPA) et la Banque de Développement Local (BDL), des avancées ont été enregistrées dans le renforcement de l’infrastructure monétique interbancaire et le lancement du paiement mobile. Toutefois, ces étapes restent insuffisantes au regard des défis structurels du secteur et des enjeux économiques et commerciaux qu’il implique.
Outre le développement de la finance islamique, qui permet de capter une partie des capitaux circulant en dehors des circuits officiels, le système bancaire peine encore à se doter de stratégies efficaces pour améliorer la qualité des services, diversifier les produits d’épargne et susciter un véritable engouement auprès des citoyens.
L’un des objectifs majeurs de cette réforme est de réduire la part encore dominante de l’argent liquide dans les transactions commerciales, source de dysfonctionnements économiques majeurs et frein à l’inclusion financière. À ce titre, le déploiement des moyens de paiement modernes constitue une urgence.
Le parc national des terminaux de paiement électronique (TPE) reste en effet très limité. Selon les données du Groupement d’intérêt économique monétique (GIE Monétique), seuls un peu plus de 77 000 TPE sont actuellement en service à travers le pays. Ce chiffre apparaît très en deçà des besoins réels, compte tenu de la densité du tissu commercial national.
Malgré les dispositifs prévus dans plusieurs lois de finances visant à rendre l’équipement en TPE obligatoire pour les commerçants, leur application demeure difficile en raison notamment de la disponibilité limitée des équipements et de leur coût. Ces contraintes, bien que réelles, devront être levées en priorité afin d’initier un déploiement à grande échelle des solutions de paiement électroniques.
La réussite de ce processus de transformation dépendra également de la capacité des banques à améliorer leurs modes de gouvernance, à renforcer leur rôle dans la collecte de l’épargne et dans le financement de l’économie nationale. La modernisation bancaire doit en effet s’inscrire dans une logique d’inclusion financière globale, où les outils numériques et les services innovants prennent le pas sur la culture du cash encore dominante dans les échanges quotidiens.
