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L’Algérie à la TICAD9 : vers une internationalisation de l’écosystème des start-up

La participation de l’Algérie à la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD9) marque une nouvelle étape dans l’ancrage du pays dans les dynamiques mondiales d’innovation, d’intelligence artificielle et d’entrepreneuriat technologique. Représentée par le ministre délégué à l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Microentreprises, Noureddine Ouadah, l’Algérie a saisi cette opportunité pour renforcer ses synergies avec le Japon et le continent africain autour de l’économie numérique.

Au cœur de cette stratégie figure l’Agence nationale des parcs technologiques (ANPT), dont la directrice de l’incubation, Wassila Knatef Arab, détaille la contribution à cette dynamique.

Des parcs technologiques pour structurer l’innovation

Créée en 2004 et opérationnelle depuis 2007, l’ANPT pilote aujourd’hui plusieurs sites : Sidi Abdallah, Bouchaoui, Réghaïa et Oran, avec des projets en cours à Annaba et Oran. Ces cyberparcs sont des espaces de convergence entre innovation technologique et entrepreneuriat, permettant à des porteurs de projets d’évoluer dans un écosystème structuré et collaboratif.

« Notre mission est de créer une économie fondée sur les TIC et le numérique. »

L’incubation y est centrale : formation, mentorat, accompagnement au financement… Chaque start-up bénéficie d’un suivi sur mesure, intégralement pris en charge par l’ANPT, conditionné par une sélection rigoureuse basée sur l’innovation technologique et le profil entrepreneurial.

Une formation au cœur de l’accompagnement

Les porteurs de projets sont formés aux compétences clés de l’entrepreneuriat : gestion, stratégie, communication, marketing ou encore développement de solutions innovantes. L’ANPT veille à ce que chaque start-up incubée dispose des outils nécessaires pour transformer une idée en entreprise pérenne.

« L’entrepreneuriat ne s’improvise pas. La formation est un pilier fondamental de notre accompagnement. »

Un écosystème en mutation

Depuis 2020, avec la création d’un ministère dédié aux start-up, l’écosystème algérien s’est métamorphosé : label Start-up, fonds d’investissement spécialisé, multiplication des incubateurs universitaires, essor de la culture entrepreneuriale chez les jeunes

« Aujourd’hui, beaucoup d’étudiants terminent leur cursus avec une start-up en main, ce qui était impensable il y a quelques années. »

Une ouverture à l’international renforcée par la TICAD

La participation à la TICAD, événement de référence pour les relations Afrique-Japon, renforce l’ambition algérienne de positionner ses start-up sur la scène internationale. Les échanges avec les entreprises japonaises peuvent déboucher sur :

  • Accès à des marchés étrangers
  • Partenariats technologiques
  • Formations de haut niveau en intelligence artificielle
  • Programmes de soft landing pour les start-up algériennes à l’étranger et étrangères en Algérie

« Le monde des start-up est global. L’internationalisation n’est plus un luxe mais une nécessité. »

Des résultats concrets à capitaliser

Selon Wassila Knatef Arab, la clé réside dans la concrétisation des échanges : partenariats opérationnels, transferts de compétences, levées de fonds. Elle cite l’exemple de coopérations réussies avec les Pays-Bas ou l’Allemagne, qui ont permis à des start-up algériennes de s’internationaliser tout en attirant des compétences et des investissements vers le pays.

L’Algérie, carrefour entre Afrique et Asie

En mettant en valeur ses avantages législatifs, son vivier de jeunes talents, et son ambition technologique, l’Algérie se positionne comme un partenaire crédible pour les géants de l’innovation comme le Japon.

L’expertise japonaise en intelligence artificielle, en industrie 4.0 ou en deep tech peut devenir un levier de transformation majeur pour l’écosystème local, à condition que les ponts créés lors de la TICAD soient exploités efficacement.


Conclusion :
La TICAD9 n’est pas qu’un sommet diplomatique : elle incarne pour l’Algérie une fenêtre stratégique pour ses start-up, un moyen d’attirer des investissements, d’accéder à des marchés et de transférer des savoir-faire. Pour que ces ambitions deviennent réalité, il faudra désormais capitaliser sur cette dynamique et faire aboutir les partenariats engagés.

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