Une nouvelle enquête nationale pour affiner les politiques publiques et mesurer le niveau de vie des ménages
Dans le but de mieux orienter les politiques publiques et de disposer de données fiables sur les réalités économiques et sociales du pays, l’Algérie s’apprête à lancer une vaste enquête nationale sur les dépenses de consommation et le niveau de vie des ménages, dès le mois d’octobre prochain. Cette initiative, pilotée par le Haut-Commissariat à la numérisation, marque une étape importante dans la modernisation du système statistique national.
C’est ce qu’a annoncé Meriem Benmouloud, Haut-Commissaire à la numérisation, lors du lancement d’une session de formation dédiée aux cadres chargés de l’opération. Elle a souligné que cette enquête vise à dresser un profil précis du consommateur algérien, à identifier les structures de dépenses des ménages, et à mesurer les disparités socio-économiques entre les différentes catégories de la population.
Un levier stratégique pour les réformes économiques
Cette opération, qui s’étendra sur 13 mois, s’inscrit dans le cadre des réformes globales engagées par l’État. Elle permettra de renforcer la qualité des statistiques socio-économiques nécessaires à l’élaboration de politiques publiques efficaces, à commencer par le calcul du Produit Intérieur Brut (PIB), l’indice des prix à la consommation, et le suivi de l’inflation.
Mme Benmouloud a insisté sur la nécessité d’un socle de données précises et actualisées, afin d’assurer une base solide aux décisions publiques. Elle a précisé que cette enquête répond également à un engagement direct du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en faveur de la modernisation des outils de pilotage économique du pays.
Des retombées concrètes sur la compréhension du quotidien des citoyens
En plus de fournir des éléments statistiques essentiels, l’enquête permettra d’évaluer les conditions réelles de vie des ménages, notamment leur accès à des services fondamentaux comme l’éducation, la santé, le logement, l’eau, le gaz, l’électricité ou encore l’internet.
Elle apportera également des éclairages sur la répartition des revenus, l’évolution du pouvoir d’achat, et l’impact réel des mesures anti-inflationnistes prises ces dernières années. Autant d’éléments permettant de mieux cibler les interventions publiques, notamment dans les domaines de la protection sociale et du développement territorial.
Un déploiement logistique de grande ampleur
Sur le plan opérationnel, l’enquête couvrira 540 communes réparties sur 52 wilayas. Elle mobilisera 308 enquêtrices, 84 contrôleurs (désignés par le ministère de l’Intérieur), et 25 spécialistes issus de l’Office national des statistiques (ONS). La session de formation qui leur est dédiée se poursuivra jusqu’à la fin août, avec pour objectif d’unifier les méthodologies de collecte et d’analyse des données.
Le directeur général de l’ONS, Taoufik Hadj Messaoud, a souligné de son côté l’importance de cette initiative pour mieux cerner les flux économiques, notamment les importations, les exportations et les investissements, grâce à des données plus fines et plus représentatives.
Une opération décennale à fort impact
Selon les explications de l’ONS, ce type d’enquête est généralement réalisé tous les dix ans et constitue l’un des instruments les plus importants pour mettre à jour les pondérations des biens et services composant le panier de la ménagère. Cela permet, entre autres, une meilleure évaluation de l’indice des prix à la consommation et, par conséquent, une mesure plus réaliste de l’inflation.
À travers cette démarche, l’État ambitionne ainsi de doter l’administration, les institutions économiques et les chercheurs d’un outil précieux pour comprendre les mutations sociales et économiques du pays, mais aussi pour anticiper les besoins futurs dans un contexte national et international en constante évolution.