Le commerce intra-africain bondit de 12,4 % en 2024, porté par la ZLECAf et les grandes économies régionales
Le commerce intra-africain a connu une avancée notable en 2024, enregistrant une croissance de 12,4 % pour atteindre 220,3 milliards de dollars, selon le dernier rapport publié par la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank). Ce chiffre marque une étape importante dans l’approfondissement de l’intégration économique du continent, l’un des objectifs majeurs de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
L’Afrique du Sud en tête, l’Afrique de l’Ouest en progression
L’Afrique du Sud conserve sa position de principal moteur du commerce intra-africain, avec un volume d’échanges de 42,1 milliards de dollars, soit près de 20 % du total. Bien que le pays ait connu un léger recul par rapport à l’année précédente, il reste un pilier stratégique grâce à son appartenance à l’Union douanière d’Afrique australe (SACU) et à la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC).
L’Afrique de l’Ouest, quant à elle, affiche une dynamique positive, incarnée notamment par la Côte d’Ivoire, qui représente 4,8 % des échanges intra-africains. Le pays tire profit de ses exportations de produits pétroliers raffinés et de biens manufacturés, renforçant sa stature régionale.
Autre acteur clé de la zone, le Nigéria, première économie d’Afrique, a vu son commerce intra-africain atteindre 18,4 milliards de dollars. Cette progression reflète une amélioration de sa performance commerciale et un regain d’intégration avec ses voisins du continent.
Une dynamique qui résiste aux turbulences mondiales
Cette performance commerciale s’inscrit dans un contexte international encore marqué par des incertitudes économiques, mais témoigne de la résilience croissante des économies africaines et de leur volonté de renforcer les échanges régionaux. Le rapport d’Afreximbank souligne que cette progression est également le fruit des efforts continus de coopération régionale, de réformes logistiques et d’initiatives d’harmonisation douanière impulsées par la ZLECAf.
Une intégration économique en marche
Au-delà des chiffres, cette évolution confirme que l’Afrique progresse vers une intégration économique plus effective, en réduisant sa dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs et en stimulant les chaînes de valeur locales. Le commerce intra-africain, bien que représentant encore une part modeste des échanges totaux du continent, devient progressivement un levier de croissance durable.
Avec la montée en puissance de la ZLECAf, le développement des infrastructures régionales et la numérisation progressive des procédures commerciales, les perspectives de 2025 laissent entrevoir une poursuite de cette dynamique positive. L’enjeu à présent : traduire cette croissance en création d’emplois, en industrialisation locale et en stimulation de l’investissement privé dans les filières porteuses.