Finance islamique : un levier de croissance encore freiné par des défis structurels
Selon une étude menée par Koriche Mounira, enseignante à l’Université d’Istanbul, la finance islamique joue un rôle significatif dans le développement économique. Elle contribue à la croissance du PIB, à la réduction du chômage et au soutien des petites et moyennes entreprises (PME). Cependant, malgré ses bénéfices démontrés, ce mode de financement demeure confronté à plusieurs obstacles.
D’après les résultats de l’étude, une hausse de 1 % des financements islamiques se traduit par une augmentation de 2,3 % du taux de croissance économique annuelle. Ce financement alternatif a également permis une baisse de 1,8 % du taux de chômage, notamment grâce au soutien croissant accordé aux PME, dont le nombre aurait progressé de 15 % ces dernières années.
Toutefois, plusieurs freins entravent encore l’expansion de la finance islamique. Koriche Mounira souligne un cadre juridique insuffisamment adapté, une faible sensibilisation du public, ainsi qu’une méconnaissance générale des mécanismes de financement conformes à la charia. Cette situation limite sa diffusion et réduit son impact potentiel à l’échelle nationale.
Pour surmonter ces obstacles, l’universitaire propose une mise à jour des lois financières afin de créer un cadre législatif spécifique et favorable au développement de la finance islamique. Elle recommande également la création d’un organisme religieux unifié chargé de garantir la conformité des produits financiers aux principes de la charia, condition essentielle pour instaurer la confiance des usagers et assurer la crédibilité du secteur.
En somme, si les résultats de la finance islamique en matière de croissance et de soutien à l’entrepreneuriat sont prometteurs, sa généralisation nécessite des réformes structurelles, légales et institutionnelles pour en faire un véritable levier de développement durable.