IDE en 2024 : l’Algérie enregistre une progression malgré le recul mondial, selon la Cnuced
Alors que les investissements directs étrangers (IDE) ont connu une baisse généralisée à l’échelle mondiale en 2024, l’Algérie s’est distinguée en enregistrant une progression modérée, confirmée par le tout dernier rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced).
Dans une conjoncture mondiale marquée par la montée des tensions géopolitiques, l’augmentation des barrières commerciales et une incertitude politique persistante, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dresse dans la préface du rapport un constat alarmant : « La mondialisation recule, les obstacles se multiplient, et les conséquences pour le développement durable sont profondes. » En conséquence, les flux mondiaux d’IDE ont chuté de 11 %, s’établissant à 1 500 milliards de dollars, un repli préoccupant selon la Cnuced, qui évoque un ralentissement des investissements dans les infrastructures et une pression accrue sur les IDE industriels, notamment dans les pays en développement.
Dans ce contexte mondial peu favorable, l’Algérie tire néanmoins son épingle du jeu. Le rapport de la Cnuced souligne que le pays a attiré plus de 1,4 milliard de dollars d’IDE en 2024, contre 1,2 milliard en 2023, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis 2019 (1,3 milliard de dollars). En dehors des années 2021-2022 marquées par la pandémie de Covid-19, l’Algérie est parvenue à maintenir un niveau d’IDE supérieur au milliard de dollars chaque année, ce qui témoigne d’une certaine résilience économique.
Le stock total d’IDE en Algérie, soit le cumul des investissements étrangers, est estimé à 38,2 milliards de dollars, selon le rapport. Si le pays ne figure pas encore parmi les destinations majeures d’IDE en Afrique, il se situe désormais dans une dynamique ascendante, portée notamment par un climat des affaires en nette amélioration depuis trois ans.
Cette progression est en grande partie attribuée aux réformes économiques profondes menées par les autorités algériennes pour simplifier et faciliter l’acte d’investir. Parmi les mesures phares figurent la suppression de la règle des 51-49 %, qui limitait auparavant la participation étrangère dans certains secteurs, la mise en place de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) garantissant l’égalité de traitement entre investisseurs nationaux et étrangers, ainsi que la réorganisation de l’accès au foncier économique et l’instauration d’un cadre réglementaire stable pour dix ans.
À cela s’ajoute la perspective prochaine de l’activation du guichet unique de l’investissement, destiné à regrouper toutes les démarches administratives en un seul lieu afin de fluidifier les procédures et d’attirer davantage de capitaux étrangers.
Sur le plan continental, la Cnuced fait état d’un rebond impressionnant des IDE en Afrique, avec une hausse de 75 %, atteignant 97 milliards de dollars en 2024. L’Afrique du Nord en a capté 50,6 milliards, dont 46,5 milliards pour l’Égypte, largement dopés par le méga-projet urbain de Ras El Hakma.
Malgré un positionnement encore intermédiaire au sein du continent, l’Algérie apparaît de plus en plus comme un pôle d’attractivité en devenir, capitalisant sur ses réformes économiques et l’amélioration constante de son environnement d’affaires.
