Mila : Extension c des superficies emblavées en blé tender de plus de 10 hectares
Par : Abdelouaheb.F
Alors que la campagne céréalière 2024-2025 se déroule dans la wilaya de Mila, les premiers bilans témoignent d’une dynamique positive en matière de blé tendre. La superficie emblavée a atteint 25 550 hectares, contre 15 200 hectares durant la saison précédente, soit une hausse significative de 10 350 hectares. Une évolution qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale menée par l’État algérien pour renforcer la souveraineté alimentaire, réduire les importations de céréales et développer une agriculture durable et productive.
Une stratégie d’extension continue:
L’augmentation enregistrée cette saison ne constitue pas un fait isolé, mais bien une étape dans un processus d’extension progressive et soutenue des superficies consacrées aux céréales, notamment le blé tendre. Cette politique s’appuie sur une volonté claire des autorités de sécuriser l’alimentation de la population en encourageant la production nationale. Dans cette optique, plusieurs mesures ont été engagées, notamment la mobilisation de nouvelles terres agricoles, souvent inexploitées, ou peu valorisées, dans des zones à potentiel céréalier. Les services agricoles de la wilaya, en coordination avec les autorités locales, veillent à recenser et intégrer progressivement ces terrains dans le circuit de production grâce à des campagnes d’information et des opérations de soutien ciblées.
Un appui concret aux agriculteurs:
Parallèlement à cette politique d’extension, un plan de soutien renforcé aux agriculteurs a été mis en place par le ministère de l’Agriculture. Ce plan comprend notamment. La distribution encadrée de semences certifiées, mieux adaptées aux conditions climatiques locales et plus résistantes aux maladies, ce qui permet d’optimiser le rendement à l’hectare. Des aides à l’acquisition d’engrais, dont les prix ont été en partie subventionnés pour alléger les charges des agriculteurs, en particulier ceux opérant dans des zones difficiles ou en mode pluvial. Des formations techniques et un accompagnement personnalisé par les ingénieurs agricoles et les techniciens des subdivisions locales, afin de renforcer les capacités des producteurs en matière de pratiques culturales, de traitements phytosanitaires, et de gestion de l’eau.Un accès facilité au crédit agricole via la BADR (Banque de l’Agriculture et du Développement Rural), permettant aux exploitants de financer leurs campagnes de culture sans pressions financières excessives.
Des résultats encourageants, mais encore insuffisants:
Malgré ces efforts visibles et l’adhésion progressive d’une partie des céréaliculteurs, de nombreuses contraintes freinent encore l’élan espéré, notamment dans la culture du blé tendre. Celle-ci reste vulnérable aux aléas climatiques, en particulier le déficit pluviométrique qui affecte certaines communes de la wilaya. En outre, le blé tendre exige un suivi sanitaire rigoureux et des traitements spécifiques contre des maladies telles que la rouille, ce qui implique un coût d’exploitation souvent élevé. Nombre d’agriculteurs, bien qu’encouragés, continuent donc de se tourner vers d’autres cultures jugées moins exigeantes, ou vers le blé dur, mieux adapté à certaines régions de la wilaya.
Vers une meilleure planification:
Pour inverser cette tendance et atteindre les objectifs d’autosuffisance fixés par l’État, les autorités locales et nationales sont appelées à renforcer encore davantage les dispositifs d’appui et à planifier sur le long terme l’évolution de la filière. Cela pourrait passer par la généralisation des périmètres irrigués pour limiter la dépendance aux précipitations; Le renforcement des stations régionales de recherche agronomique pour produire des semences adaptées et la consolidation des filières de collecte et de transformation locales, pour garantir des débouchés aux producteurs. L’extension des superficies emblavées en blé tendre à Mila marque une avancée significative dans la réalisation des objectifs stratégiques du pays. Mais cette dynamique ne pourra porter pleinement ses fruits qu’à condition d’enraciner durablement la culture céréalière dans les pratiques agricoles locales, en surmontant les obstacles structurels et en consolidant les acquis du soutien public. La souveraineté alimentaire de l’Algérie se joue aujourd’hui, en partie, dans les plaines de Mila.