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L’Algérie sécurise un accès à l’Atlantique grâce à un accord de pêche stratégique avec la Mauritanie

L’Algérie vient de franchir une étape importante dans sa stratégie halieutique grâce à l’entrée en vigueur d’un protocole de pêche signé avec la Mauritanie. Paraphé en 2022 à Nouakchott, cet accord a été officiellement activé la semaine dernière à Alger, à l’issue de la signature du procès-verbal de la réunion de la Commission technique conjointe. La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre algérien de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Youcef Cherfa, et de son homologue mauritanien, Fadhel Sidati Ahmed Louli.

Cet accord permet à l’Algérie d’exploiter les riches ressources halieutiques des eaux mauritaniennes de l’Atlantique. D’après un communiqué du ministère de l’Agriculture, les discussions ont également porté sur l’élargissement de la coopération à des secteurs tels que l’aquaculture, la construction et la réparation navale, la recherche scientifique et les échanges commerciaux.

Ce partenariat marque le retour d’un processus amorcé dès 2013, lorsque la Mauritanie avait accordé cinq quotas de pêche à l’Algérie, restés inactifs. Aujourd’hui, les deux pays relancent ces engagements dans un cadre élargi qui intègre la formation, la recherche et le développement de l’aquaculture. L’Algérie pourra ainsi bénéficier de sept licences de pêche en haute mer, représentant un tonnage total de plus de 31 000 tonnes.

L’accord s’inscrit dans une stratégie plus large visant à positionner l’Algérie comme acteur majeur de la pêche sur le continent africain. Le pays a déjà signé quatorze accords de coopération avec plusieurs États africains, notamment l’Égypte, l’Afrique du Sud, la Tunisie, le Soudan et la Guinée-Bissau.

Pour l’année 2025, les priorités du ministère de l’Agriculture incluent l’optimisation des bassins aquacoles, le développement de la construction navale et l’extension de l’aquaculture, notamment en eau douce, avec un accent sur la production de tilapia et de daurade. En décembre 2024, Youcef Cherfa avait insisté sur l’importance d’une feuille de route claire pour soutenir ces filières.

Le gouvernement prévoit également de faciliter l’accès au financement en signant des accords avec des établissements bancaires, dont la Banque de l’agriculture et du développement rural (BADR), afin d’accompagner les investissements. Des mesures sont aussi prévues pour encourager l’importation de navires et moteurs d’occasion de moins de cinq ans et pour réserver des espaces dans les ports à la construction et à la réparation navale.

Cette stratégie vise à améliorer l’approvisionnement du marché algérien en produits de la mer, à stabiliser les prix, à diversifier l’offre et à créer de nouveaux emplois dans la pêche, l’aquaculture et l’industrie de transformation. Toutefois, il reste à observer quand ces mesures porteront leurs fruits, alors que l’accès aux produits halieutiques demeure encore difficile pour une grande partie des consommateurs algériens.

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