Émotion et hommage au lancement du 8e Festival national de la littérature et du cinéma de la femme à Saïda
Saïda – La 8e édition du Festival national de la littérature et du cinéma de la femme s’est ouverte lundi soir au théâtre régional Sirat Boumediène, dans une atmosphère chargée d’émotion et de recueillement. Placé sous le slogan « Littérature et cinéma de la femme… Avançons ensemble », l’événement a débuté par une cérémonie d’hommage à deux figures majeures de la culture algérienne récemment disparues.
Dès les premières minutes, une minute de silence a été observée en mémoire du réalisateur et moudjahid Mohamed Lakhdar-Hamina, décédé vendredi dernier. Une vidéo retraçant son impressionnant parcours a été projetée, mettant en lumière l’œuvre du pionnier du 7e art algérien, notamment ses films emblématiques tels que Le Vent des Aurès, Décembre, La Dernière image ou encore Chronique des années de braise, Palme d’or du Festival de Cannes 1975 – une première et unique distinction de ce genre pour un réalisateur arabe et africain.
Un hommage appuyé a également été rendu au critique Mohamed Ben Salah, fervent soutien du festival, disparu en 2023. Reconnu pour son engagement en faveur de la création féminine, il considérait cette manifestation comme un espace d’échange et de liberté. Sa nièce, visiblement émue, a pris la parole au nom de la famille à qui un présent symbolique a été remis.
La cérémonie s’est déroulée en présence d’un public nombreux, composé d’artistes, d’intellectuels, de professionnels du cinéma, d’écrivains et de représentants institutionnels. Parmi eux, Amoumen Marmouri, wali de Saïda, Mohamed Refas, président de l’Assemblée populaire de wilaya, Belkacem Moulay, commissaire du festival, et l’écrivain Ismaïl Yabrir, représentant du ministre de la Culture Zouheir Ballalou. Ce dernier a souligné, dans son intervention, l’importance accordée par le ministère à la promotion du cinéma et au soutien des initiatives culturelles, notamment dans les régions de l’intérieur du pays.
Après ces moments de recueillement, la soirée s’est poursuivie dans une ambiance chaleureuse. Un tapis rouge a été déroulé pour les invités, donnant le coup d’envoi d’une programmation dense et variée, qui se poursuivra jusqu’au 30 mai.
Au programme : projections de films, cafés littéraires animés par des auteures algériennes, débats sur la place des femmes dans le cinéma, et un concours de nouvelles autour de la symbolique féminine dans le patrimoine algérien. Parmi les films attendus figurent Première Ligne de Merzak Allouache, Alja de Cherif-Eddine Hadjadj, L’Avion jaune de Hadjar Sbata, et Les Hommes libres de Tagzout Ghazali.
Le festival se clôturera avec la remise du prestigieux Kholkhal d’Or, qui récompensera le meilleur long-métrage en compétition.
En mettant à l’honneur les mémoires fondatrices du cinéma national et les voix émergentes de la création féminine, le Festival de Saïda s’affirme comme un espace incontournable de transmission, de dialogue et d’engagement culturel.
