Le monde du cinéma algérien en deuil : Mohamed Lakhdar-Hamina tire sa révérence
L’Algérie a perdu, ce vendredi, l’une de ses figures les plus emblématiques du septième art, avec le décès du réalisateur et producteur Mohamed Lakhdar-Hamina, survenu à l’âge de 91 ans. Le ministre de la Culture et des Arts, Zohir Ballalou, a exprimé dans un message empreint d’émotion sa « profonde tristesse » face à cette disparition, saluant la mémoire d’un cinéaste pionnier dont les œuvres ont profondément marqué la conscience nationale.
« Avec sa disparition, l’Algérie perd une haute figure artistique, un homme qui a consacré sa vie à un cinéma engagé, enraciné dans les luttes et les espoirs du peuple algérien », a écrit le ministre, évoquant les contributions majeures du défunt à travers des films tels que Le Vent des Aurès, Chronique des années de braise, Crépuscule des ombres ou encore L’Image ultime. Pour Zohir Ballalou, Lakhdar-Hamina est resté jusqu’au bout fidèle à sa mission artistique et patriotique, convaincu que « le cinéma est l’arme des sans-voix ».
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a lui aussi rendu un vibrant hommage à celui qu’il a qualifié de « géant du cinéma mondial », rappelant que son œuvre la plus célèbre, Chronique des années de braise, Palme d’or au Festival de Cannes en 1975, a révélé au monde la souffrance du peuple algérien sous le joug colonial.
« Avant d’être un cinéaste de renommée internationale, le défunt était un moudjahid, un militant de l’image au service de la mémoire collective, qui a contribué à la libération de son pays par la puissance de ses films », a souligné le chef de l’État. Il a salué un artiste dont la carrière a transcendé les frontières, laissant une empreinte durable dans l’histoire du cinéma mondial.
Le président Tebboune a adressé ses condoléances à la famille du disparu, à la communauté des anciens combattants ainsi qu’à toute la famille du cinéma algérien et international, priant Dieu Tout-Puissant de l’accueillir en son vaste paradis.
Mohamed Lakhdar-Hamina laisse derrière lui une œuvre cinématographique riche, militante et intemporelle, à l’image d’un homme profondément engagé, qui a su faire du cinéma un espace de mémoire, de résistance et de beauté.