L’Algérie vise 10 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures : un cap ambitieux réaffirmé
Dans le cadre de sa stratégie de diversification économique, l’Algérie a fixé un objectif majeur : porter la moyenne annuelle des exportations hors hydrocarbures à 10 milliards de dollars d’ici cinq ans. Cette ambition a été réitérée par le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, lors d’une rencontre avec les principaux exportateurs du pays, organisée en coordination avec le ministère des Transports et le Conseil du renouveau économique algérien (Crea), sous le thème « Pour un partenariat efficace entre l’administration et les opérateurs économiques pour promouvoir les exportations ».
L’événement a réuni 146 exportateurs de produits — parmi les 2 400 actifs — ayant contribué à hauteur d’un milliard de dollars en 2024, ainsi que 80 exportateurs de services, sur un total de 400, avec un volume d’un million de dollars à l’international. À cette occasion, le ministre a mis en avant l’importance du dialogue direct entre l’administration et les opérateurs économiques pour identifier les obstacles, proposer des solutions concrètes et renforcer l’accompagnement personnalisé des entreprises.
Des résultats prometteurs malgré les obstacles
Le ministre a salué la dynamique actuelle des exportations hors hydrocarbures, rappelant que la moyenne annuelle entre 2020 et 2024 s’est établie à 5 milliards de dollars, avec un record historique de 7 milliards atteint en 2022. Ces performances, selon lui, résultent d’une politique cohérente et de l’engagement patriotique des exportateurs.
Cependant, pour franchir le cap des 10 milliards, plusieurs défis subsistent, notamment les lenteurs administratives et les contraintes logistiques. Bien que les produits algériens soient désormais conformes aux standards internationaux et présents sur divers marchés – en Europe, Asie, Amérique et Afrique – leur pénétration reste encore limitée.
Des réformes concrètes en cours
Pour soutenir cette ambition, M. Rezig a annoncé un ensemble de mesures clés : simplification des procédures administratives, révision des textes législatifs, accompagnement technique des entreprises, soutien logistique et dispositifs financiers renforcés. Il a également abordé la problématique des retards de remboursement du Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE), assurant que les arriérés des années 2022 à 2024 seront prochainement réglés en collaboration avec le ministère des Finances.
Cap sur la Foire commerciale intra-africaine (IATF)
Profitant de cette rencontre, le ministre a souligné l’importance stratégique de la prochaine Foire commerciale intra-africaine (IATF), qui se tiendra en Algérie. Il a appelé les entreprises à se mobiliser pour capter une part significative des 44 milliards de dollars de contrats qui y seront signés. « Notre objectif est clair : obtenir au moins 10 milliards de dollars de contrats pour les opérateurs algériens », a-t-il affirmé, annonçant qu’une réunion préparatoire aura lieu prochainement avec le Crea et d’autres partenaires économiques.
Un objectif réalisable grâce à une mobilisation collective
Malgré les défis, le ministre Rezig se dit confiant dans la capacité des exportateurs algériens à relever ce défi. « Celui qui a pu atteindre 7 milliards de dollars peut viser 10, 15, voire 20 milliards », a-t-il déclaré, soulignant que la réussite repose sur une collaboration étroite et continue entre l’État et les entreprises, publiques comme privées.
Cette rencontre marque une étape importante dans le processus de modernisation économique, en consolidant les bases d’un dialogue structuré et productif entre les autorités et les acteurs du commerce extérieur, au service d’une Algérie plus compétitive sur les marchés internationaux.