Collision tragique à New York : les mâts du navire-école mexicain Cuauhtémoc se fracassent contre le pont de Brooklyn

Par : Amani H.

Un drame maritime d’une rare violence s’est produit samedi soir à New York, au cœur d’un des paysages urbains les plus emblématiques du monde. Le Cuauhtémoc, voilier-école de la marine mexicaine, a percuté le pont de Brooklyn avec une force telle que ses trois mâts ont été brisés en heurtant la structure métallique du célèbre ouvrage. Le bilan humain est lourd : deux morts et dix-neuf blessés, dont deux personnes grièvement atteintes.

La scène s’est déroulée sous les yeux de nombreux passants qui profitaient de la douceur printanière au bord de l’East River. Dans un silence d’incrédulité, ils ont vu s’approcher le majestueux trois-mâts, toutes voiles dehors, illuminé comme pour une parade nocturne. Mais ce qui semblait n’être qu’une manœuvre élégante et maîtrisée s’est rapidement transformé en cauchemar : le navire poursuivait sa route en direction du pont de Brooklyn, alors même que la hauteur de ses mâts, culminant à 48,2 mètres, rendait toute traversée impossible.

Le choc a retenti comme une détonation. Les trois mâts du Cuauhtémoc se sont fracassés contre la structure du pont, provoquant des dégâts spectaculaires au voilier et semant la panique à bord.

Selon les autorités new-yorkaises, 277 personnes se trouvaient à bord du navire au moment de l’impact. Le maire de la ville, Eric Adams, a précisé que dix-neuf d’entre elles ont été blessées, deux étant dans un état critique. Il a également confirmé que deux passagers ont succombé à leurs blessures. Le drame a jeté une ombre sur ce qui devait être une étape symbolique et festive du navire dans la ville américaine.

Le Cuauhtémoc, fierté de la marine mexicaine, est un trois-mâts barque construit en 1982. Il participe régulièrement à des régates et rassemblements de grands voiliers à travers le monde. Il est souvent salué pour son élégance classique et la discipline de son équipage. Il tire son nom de Cuauhtémoc, le dernier empereur aztèque, figure de résistance dans l’histoire du Mexique. Sa présence à New York était censée renforcer les liens culturels et diplomatiques entre les deux pays.

Dans un communiqué publié peu après l’accident, la marine mexicaine a assuré qu’aucune personne à bord n’était tombée à l’eau, ce qui a évité de devoir déclencher une opération de sauvetage maritime complexe dans les courants souvent traîtres de l’East River. L’ensemble des secours a donc pu se concentrer sur les blessés et sur la sécurisation du navire, fortement endommagé par l’impact.

La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a réagi rapidement via le réseau social X (ex-Twitter), exprimant sa profonde tristesse : « Nous sommes très attristés par le décès de deux membres d’équipage qui ont perdu la vie dans ce regrettable accident. » Elle a également assuré que son gouvernement offrirait tout le soutien nécessaire aux familles des victimes et aux blessés.

Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de la collision. Les premières hypothèses évoquent une erreur de navigation ou un défaut dans l’évaluation des hauteurs de passage possibles sous le pont. Certains experts s’interrogent également sur l’état du système de navigation du navire et la qualité de la communication entre les autorités portuaires new-yorkaises et l’équipage. Il est encore trop tôt pour désigner une responsabilité directe, mais l’incident soulève de nombreuses questions sur la gestion du trafic maritime autour de Manhattan, une zone connue pour sa densité et sa complexité.

Ce tragique événement rappelle la fragilité des liens entre mer et ville, entre patrimoine flottant et infrastructure moderne. Alors que le Cuauhtémoc naviguait pour la paix et la diplomatie, son passage à New York restera à jamais marqué par une collision meurtrière qui a coûté la vie à deux marins, endeuillant la marine mexicaine et choquant les témoins new-yorkais.