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L’Opéra d’Alger célèbre l’Algérie à travers la chanson nationale

À l’occasion de la Journée nationale de la Mémoire, des artistes de la chanson algérienne ont rendu hommage à la beauté du pays et à son histoire, lors d’une soirée musicale intense en émotions.

Mercredi soir, l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaih a vibré aux sons des mélodies patriotiques et des voix de la chanson algérienne. Cette soirée artistique s’inscrivait dans le cadre des « Journées de la chanson nationale », une série de concerts organisés les 10, 14 et 17 mai, à l’occasion de la Journée nationale de la Mémoire, marquant cette année le 80e anniversaire des massacres du 8 mai 1945.

Présidée par le ministre de la Culture et des Arts, M. Zouhir Ballalou, la soirée s’est voulue un vibrant hommage aux martyrs de la lutte pour l’indépendance, mais aussi une célébration de la richesse musicale et culturelle de l’Algérie.

Un voyage musical à travers l’histoire et les régions

Dirigé avec maîtrise par le maestro Lotfi Saidi, l’orchestre de l’Opéra d’Alger, accompagné de sa chorale, a ouvert la soirée avec des compositions instrumentales algériennes revisitées dans une orchestration classique soignée. Ce préambule a posé le cadre d’un spectacle où émotion et mémoire se sont entremêlées.

L’artiste Yacine Ourabah a été le premier à monter sur scène, proposant des chants en langue amazighe dédiés à l’amour de la terre natale. Sa reprise du titre « Athamourthiw » (Ma patrie) a ému un public attentif, saluant par des applaudissements nourris la diversité culturelle de l’Algérie.

La chanteuse Souhila El Oulmi a enchaîné avec deux classiques du répertoire patriotique : « Aid el Karama » et « Biladi ouhibouki » (Mon pays, je t’aime), rendus célèbres par Warda El Djazairia, figure emblématique de la chanson algérienne. Sa performance, habitée et respectueuse des versions originales, a rappelé la force émotionnelle de ces chansons ancrées dans la mémoire collective.

Des voix pour la mémoire

Houria Hadjadj a, quant à elle, interprété avec ferveur deux titres majeurs du patrimoine patriotique : « Angham El Djazair », écrit par Ali Maâchi, jeune artiste assassiné par l’armée coloniale en 1957, et « Thaourat el ahrar » (La révolution des hommes libres), hymne engagé de Saliha Essaghira. À travers sa voix, c’est tout un pan de l’histoire militante par la chanson qui a été rappelé.

Autre moment fort de la soirée, l’interprétation par Nadia Guerfi de chants évoquant les souffrances endurées dans les Aurès durant la guerre de libération. Son interprétation de « Sebaa ayam » (Sept jours), empreinte de gravité et de sincérité, a plongé la salle dans un silence respectueux.

Une clôture dans l’unité et la reconnaissance

La deuxième partie du concert a vu se produire Hamidou, figure bien connue du paysage musical algérien. Avec un registre plus varié, il a su maintenir l’ambiance tout en gardant le cap thématique du concert. La soirée s’est conclue dans une atmosphère chaleureuse et unie, lorsque tous les artistes sont remontés sur scène pour interpréter ensemble « El Hamdoulilah ma bqach istiâmar fi bladna » (Dieu soit loué, il n’y a plus de colonisation dans notre pays), œuvre phare de El Hadj M’hammed El Anka, maître incontesté du chaâbi.

À travers cette soirée, l’Algérie a célébré son histoire et sa diversité artistique avec dignité, rappelant combien la chanson, au-delà du divertissement, est aussi un outil de mémoire, de transmission et de fierté nationale.

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