Commémorations du 8 mai 1945 : des élus français attendus en Algérie malgré des relations diplomatiques tendues
Alors que les relations entre l’Algérie et la France traversent une phase de stagnation préoccupante, sans la moindre avancée notable, une délégation d’une trentaine d’élus français issus principalement de l’Outre-mer et des partis de gauche est attendue en Algérie pour participer aux commémorations du 8 mai 1945. C’est ce que rapporte Le Figaro, dans un contexte où la tension entre Alger et Paris reste palpable, comme l’a d’ailleurs reconnu le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
Selon le quotidien, la délégation doit se rendre à Alger, avant de rejoindre Sétif, lieu emblématique des massacres du 8 mai 1945, où les violences perpétrées par les forces coloniales françaises ont causé la mort de quelque 45 000 Algériens selon les estimations algériennes – un épisode toujours non reconnu officiellement par la France.
Parmi les élus annoncés figurent Laurent Lhardit, député socialiste et président du groupe d’amitié France-Algérie, Fatiha Keloua Hachi, présidente de la commission des affaires culturelles, Danielle Simonnet, députée de Paris et membre du groupe écologiste, Stéphane Peu, président du groupe communiste, ou encore Belkhir Belhaddad, député non-inscrit. Des sénateurs centristes, comme Raphaël Daubet et Sophie Briante Guillemont, représentant des Français de l’étranger, seraient également du voyage.
Toutefois, cette visite, si elle se confirme, ne semble pas de nature à relancer un véritable dialogue bilatéral. Les tensions persistantes, exacerbées par certaines déclarations et positions de responsables français, notamment du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, continuent de nourrir la méfiance algérienne. En l’état, ce déplacement s’annonce davantage comme une initiative symbolique de mémoire que comme un levier diplomatique.
