Le CODESA dénonce une campagne répressive contre ses membres au Sahara Occidental
Par : Amani H.
Le Collectif des défenseurs sahraouis des droits humains (CODESA) a vivement dénoncé la répression systématique menée par les autorités marocaines contre ses membres, notamment son président Ali Salem Tamek, dans un communiqué publié lundi sur les réseaux sociaux. Selon l’organisation, depuis le 24 février 2025, les forces d’occupation marocaines ont imposé une surveillance constante et un blocus sur le domicile de Tamek à Laâyoune, capitale du Sahara occidental occupé. Cette campagne de répression viserait à intimider et entraver le travail des défenseurs des droits humains sahraouis.
Des mesures répressives incessantes
Le CODESA indique que, depuis plusieurs semaines, le domicile d’Ali Salem Tamek est sous une surveillance rapprochée. Cette situation a été aggravée par des tentatives répétées des autorités marocaines de couper l’électricité du logement et des attaques ciblées contre les résidents de l’immeuble où Tamek réside. En outre, le collectif souligne un incident particulièrement grave survenu dans la nuit du 1er mars 2025, où des agents des autorités d’occupation, accompagnés de policiers en civil, ont pénétré dans l’immeuble et volé quatre caméras de surveillance installées à l’extérieur du premier étage. Ces actes ont été réalisés sous les ordres directs des autorités marocaines, selon le CODESA, qui qualifie cette action de « crime grave » et de violation manifeste du droit à la surveillance et à la documentation des abus commis par les forces marocaines.
Une répression qui masque les violations des droits humains
Le CODESA considère ces actes comme une tentative de dissimuler les violations des droits humains perpétrées par les autorités marocaines au Sahara occidental, en particulier contre les défenseurs des droits humains, les civils sahraouis et les journalistes. Le collectif déplore l’absence de moyens de documentation indépendants dans la région, ce qui empêche de faire la lumière sur les abus subis par les Sahraouis, notamment leur droit à l’autodétermination.
Le CODESA avertit également que cette campagne répressive pourrait conduire à une escalade imminente, mettant en danger la vie, l’intégrité physique et psychologique d’Ali Salem Tamek, des membres du CODESA, ainsi que des autres résidents de l’immeuble.
Contexte politique et diplomatique
Les actions répressives contre Tamek coïncident avec un contexte diplomatique particulier. En effet, elles interviennent en même temps que la visite illégale du président du Sénat français et de diplomates français dans la région, ainsi que la commémoration du 49e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) par le peuple sahraoui. Le CODESA estime que la présence des diplomates français et la répression contre les défenseurs des droits humains sont liées. Selon l’organisation, cela représente une forme d’encouragement à l’impunité, permettant aux forces marocaines de continuer leurs violations des droits humains sans crainte de conséquences internationales.
En parallèle, le CODESA souligne les expulsions et interdictions de parlementaires européens et d’observateurs internationaux qui souhaitent se rendre au Sahara occidental pour témoigner de la situation sur place. L’absence de mécanismes internationaux efficaces pour tenir les responsables des violations de droits humains au Sahara occidental rend la situation encore plus critique, selon le collectif.
Conclusion : L’urgence d’une responsabilisation internationale
Le CODESA conclut son communiqué en appelant à une prise de position plus ferme de la communauté internationale, notamment des Nations Unies et des États membres de l’Union Européenne, pour mettre fin à l’impunité et garantir la protection des défenseurs des droits humains au Sahara occidental. Le collectif insiste sur l’urgence de mettre en place un véritable mécanisme de responsabilisation, afin de stopper la répression et de permettre au peuple sahraoui d’exercer pleinement son droit à l’autodétermination.