Le PKK annonce un cessez-le-feu historique et se prépare à la paix avec la Turquie
Par : Zmzni H.
Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a pris une décision historique ce samedi, en annonçant un cessez-le-feu à partir de cette date, répondant ainsi à l’appel de son chef historique, Abdullah Öcalan, emprisonné depuis vingt-six ans. Cette annonce intervient dans un contexte de pourparlers de paix entre le PKK et la Turquie, et pourrait marquer la fin d’un conflit qui dure depuis quatre décennies et a fait plus de 40.000 morts.
Dans un communiqué, le comité exécutif du PKK, basé dans le nord de l’Irak, a confirmé son accord avec l’appel d’Öcalan, qui a exhorté à « la paix et à une société démocratique ». « Afin d’ouvrir la voie à la mise en œuvre de l’appel d’Apo à la paix, nous déclarons un cessez-le-feu à partir d’aujourd’hui », a précisé le PKK, soulignant que ses forces ne mèneraient aucune action armée à moins d’être attaquées.
L’appel à la paix de Abdullah Öcalan, lancé lors d’un message publié à Istanbul, s’inscrit dans un processus de dialogue initié en octobre par les autorités turques et conduit par le principal parti prokurde DEM. Cette initiative a permis de discuter d’une possible dissolution du PKK. Pour Öcalan, l’époque de la lutte armée, commencée en 1984, est désormais révolue, et il assume « la responsabilité historique » de cet appel à la paix.
Si cet accord aboutit à un véritable processus de réconciliation, il mettrait fin à l’un des conflits les plus longs et les plus violents du XXIe siècle. Le PKK a réaffirmé son engagement en faveur d’une solution pacifique, tout en exprimant des demandes, notamment la libération de son leader Abdullah Öcalan. La direction du PKK insiste sur le fait qu’Öcalan devrait pouvoir « vivre et travailler en toute liberté physique et établir des relations sans entrave avec qui il veut, y compris ses amis ».
Les autorités turques, de leur côté, ont réagi positivement à l’annonce. Le président Recep Tayyip Erdogan a salué ce qui pourrait être une « opportunité historique » de mettre fin à des décennies de violence et de « détruire le mur de la terreur ». Il a promis de suivre de près le processus en cours et de garantir qu’il soit mené à bien.
Cet appel à la paix marque un tournant majeur dans un conflit vieux de 40 ans, et si les négociations se concrétisent, elles pourraient offrir une chance inédite de réconciliation et de stabilisation pour la Turquie et la région kurde.
