Elon Musk face à une résistance de la part des agences fédérales américaines : une injonction controversée à justifier le travail des fonctionnaires
Par : Amani H.
Une controverse a éclaté après qu’Elon Musk, conseiller de Donald Trump, ait exigé que les fonctionnaires fédéraux américains justifient leurs activités récentes. Ce courriel, envoyé samedi, a provoqué une réaction de défiance de la part de plusieurs agences du gouvernement américain, notamment le Pentagone et le FBI, qui ont conseillé à leurs employés de ne pas répondre à l’injonction. Ce conflit met en lumière un couac majeur et soulève des questions sur l’influence de Musk dans les affaires de l’État fédéral américain.
Musk, désigné par Trump pour mener une coupe sévère dans les dépenses publiques, avait ordonné que tous les fonctionnaires fédéraux répondent à un courriel demandant de décrire cinq tâches accomplies au cours de la semaine précédente, sous peine de considérer toute absence de réponse comme une démission. Il a justifié cette démarche en expliquant que beaucoup de fonctionnaires fédéraux ne faisaient pas leur travail, notant que certains ne consultaient même pas leurs emails.
Cependant, cette demande a rapidement été rejetée par plusieurs agences clés. Le Pentagone, par la voix de Darin Selnick, a déclaré que le ministère de la Défense se chargerait de l’évaluation de ses employés et a suspendu la demande pour l’instant, tout en affirmant que de telles évaluations de performance devraient suivre les procédures internes du ministère. Le FBI et d’autres agences fédérales comme le Département d’État et le renseignement national ont également conseillé à leurs employés de ne pas répondre au courriel, soulignant que l’évaluation de leurs performances relève de leur responsabilité propre et non de celle de Musk.
Dans un courriel adressé aux fonctionnaires, l’OPM (Bureau de gestion des fonctionnaires) leur demandait de répondre d’ici lundi soir en décrivant les tâches qu’ils avaient réalisées. L’objectif était de « rendre compte de leur travail récent » et de « ne pas partager d’informations confidentielles ».
Elon Musk, qui n’a pas caché sa volonté de réduire la taille de l’administration publique, avait affirmé que l’absence de réponse à ce courriel serait interprétée comme une démission, un message que plusieurs fonctionnaires fédéraux ont interprété comme une tentative de pression pour les inciter à quitter leurs postes.
La situation se déroule dans un contexte déjà très tendu au sein du gouvernement fédéral, marqué par une vague de licenciements et de départs volontaires dans les administrations. Selon les médias américains, environ 75 000 fonctionnaires ont accepté de quitter leurs postes après avoir été incités à démissionner en échange d’une rémunération maintenue jusqu’à fin septembre. L’AFGE, principal syndicat des fonctionnaires fédéraux, a indiqué qu’il contesterait toute fin de contrat qu’il jugerait « illégale », ce qui pourrait entraîner des affrontements juridiques.
Cet incident met en lumière non seulement les tensions au sein de l’administration Trump, mais aussi la position controversée d’Elon Musk en tant que conseiller non élu, dont les actions et les directives semblent provoquer des frictions importantes avec les agences fédérales et leurs dirigeants. Reste à voir si cette bataille entre Musk et les agences fédérales pourrait avoir des répercussions sur la politique de gestion des fonctionnaires à long terme.
