L’Algérie face à la nécessité de consolider ses équilibres macroéconomiques et de maîtriser ses dépenses publiques

Par : Amani H.

Au cours des trois dernières années, l’économie algérienne a maintenu des fondamentaux solides, notamment grâce à l’absence d’endettement extérieur et à un niveau confortable de réserves de change. Cependant, malgré cette stabilité apparente, le pays doit rester vigilant, car des incertitudes géopolitiques pourraient provoquer des retournements de conjoncture, en particulier sur les marchés pétroliers. Ces fluctuations pourraient mettre en péril l’équilibre financier et la solvabilité extérieure de l’Algérie.

Les dépenses publiques, justifiées par des actions de rattrapage social et le renforcement de la dynamique d’investissement et de croissance économique, connaissent une tendance à l’emballement. Cela nécessite une vigilance accrue pour préserver les grands équilibres macro-financiers, garantissant la soutenabilité de l’économie. L’Algérie bénéficie actuellement de solides acquis, tels que son faible niveau d’endettement extérieur (moins de 1% du PIB) et ses excédents commerciaux et de paiement. Ces derniers ont permis au pays de renforcer ses réserves de change, qui avoisinent désormais les 72 milliards de dollars, soit près de 16 mois d’importations.

Toutefois, cette trajectoire favorable des grands équilibres extérieurs reste vulnérable aux fluctuations des prix du pétrole, un secteur qui demeure crucial pour l’économie nationale. Les tensions géopolitiques, les guerres commerciales et la volatilité des marchés mondiaux représentent des risques qui pourraient impacter les finances publiques et la soutenabilité de la dette. Dans ce contexte, il est impératif de continuer à surveiller et contrôler les dépenses publiques pour préserver la stabilité économique à long terme.

Bien que les prévisions économiques pour les trois prochaines années soient globalement positives, avec une poursuite de la croissance des grands équilibres financiers, le solde de la balance des paiements et l’accumulation des réserves de change devraient ralentir légèrement. Cette situation conjoncturelle, bien que n’affectant pas la santé générale de l’économie, appelle à une gestion rigoureuse des finances publiques.

Les autorités algériennes restent particulièrement attentives à cette question, avec la récente création d’une Agence nationale des grands équilibres budgétaires et financiers publics. Cette agence aura pour mission de veiller à la gestion transparente des ressources et de suivre de manière rigoureuse l’évolution des finances publiques pour garantir un développement socio-économique durable. La prudence et la discipline budgétaire demeurent essentielles pour maintenir la stabilité économique et faire face aux défis futurs.