Marine Le Pen se démarque de ses alliés d’extrême droite sur la relation avec les États-Unis
Par : Amani H.
Marine Le Pen, cheffe de file des députés du Rassemblement National (RN), a exprimé ses réserves sur l’influence des États-Unis sur la France, lors d’une intervention samedi à Madrid. Elle a voulu marquer une différence avec ses alliés européens d’extrême droite et se distancer d’une relation trop alignée avec les États-Unis sous la présidence de Donald Trump.
Lors d’un congrès du groupe parlementaire d’extrême droite Patriotes pour l’Europe, Marine Le Pen a affirmé que la France ne devait pas être « assujettie » aux États-Unis. « La France ne peut pas être la fille des États-Unis, parce qu’elle en est déjà la mère », a-t-elle déclaré, rappelant le rôle historique du marquis de La Fayette, un héros français qui a soutenu l’indépendance américaine. Pour elle, les nations doivent renouer un dialogue direct et construire des relations bilatérales. Elle a insisté sur l’importance d’une Europe forte, autonome et capable de s’affirmer sur la scène mondiale.
La leader du RN a précisé que la victoire de Donald Trump aux États-Unis ne devait pas être perçue comme un appel à « l’alignement » sur les politiques américaines, mais comme « une invitation à suivre ce mouvement de renaissance qui surgit dans de nombreux points de l’Occident ». Ce discours vient en réponse à la montée en puissance de l’extrême droite en Europe, où des partis comme le sien, tout en soutenant certains aspects de l’agenda de Trump, refusent de se soumettre à une influence trop directe de Washington.
En ce qui concerne le slogan du congrès, « Make Europe Great Again », qui fait écho à la célèbre formule de Trump, Make America Great Again, l’entourage de Marine Le Pen a exprimé des réserves, jugeant ce parallèle « grotesque ». Selon elle, la véritable force de l’Europe réside dans celle de ses nations, et c’est en unissant ces nations que l’Europe pourra faire face aux défis mondiaux qui se profilent.
Le discours de Marine Le Pen s’est également attardé sur l’approche de la nouvelle administration américaine vis-à-vis du Moyen-Orient. Interrogée sur les propos de Donald Trump, qui a évoqué la possibilité d’une prise de contrôle de Gaza par les États-Unis pour la reconstruire et en faire « la Côte d’Azur du Moyen-Orient », elle a avoué ne pas avoir « compris quel était en réalité l’objectif » de cette déclaration. Selon elle, les grandes déclarations de Trump, bien que puissantes sur le plan médiatique, manquent parfois de clarté. « Je vais attendre d’en savoir un peu plus », a-t-elle ajouté, soulignant sa position en tant que Française face à une logique souvent centrée sur les intérêts américains.
Ainsi, même si Marine Le Pen semble en phase avec certains aspects de la politique de Trump, elle se veut une voix indépendante pour la France et l’Europe, insistant sur la souveraineté nationale et le besoin de relancer les relations internationales sur des bases égales, sans se laisser entraîner dans un alignement aveugle.
