Tebboune aborde les défis diplomatiques de l’Algérie et sa position sur les relations internationales
Par : Amani H.
Dans une interview accordée au journal français L’Opinion et publiée ce dimanche, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a évoqué les questions clés de la diplomatie et des relations internationales de l’Algérie, abordant notamment la rupture des relations avec le Maroc, la question du Sahara occidental, et les tensions régionales qui affectent le Sahel. Il a également exprimé des positions fermes sur des dossiers internationaux majeurs.
Concernant la rupture des relations diplomatiques et économiques avec le Maroc, le président a souligné que l’Algérie réagissait « du tac au tac » face aux actions hostiles du voisin. Selon lui, il s’agit presque d’un jeu d’échecs où l’Algérie est contrainte de répondre à des actes jugés agressifs. Il a rappelé les antécédents de tension entre les deux pays, citant l’agression de 1963 par le Maroc, mais a aussi nuancé en précisant : « Le peuple marocain est un peuple frère pour lequel nous ne souhaitons que le meilleur ».
Le président a réaffirmé avec fermeté la position de l’Algérie sur la question du Sahara occidental, soulignant que le pays ne transigera jamais sur le droit des Sahraouis à recouvrer leur souveraineté sur ce territoire occupé par le Maroc. Il a rappelé les décisions de la Cour internationale de justice et les reconnaissances juridiques progressives des droits du peuple sahraoui. De plus, il a critiqué la position de la France, rappelant à Emmanuel Macron qu’il commettait une « grave erreur » en reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
Le président Tebboune a également évoqué les relations avec la France et les États-Unis. Sur ce dernier point, il a précisé que les relations bilatérales étaient restées « bonnes » avec tous les présidents américains, indépendamment de leur appartenance politique. Il a souligné qu’il avait reçu des félicitations de Donald Trump après son élection en 2019, quelques heures après les résultats, alors que le président Macron avait mis quatre jours à reconnaître son élection.
Concernant le conflit israélo-palestinien, le président algérien a réitéré la position intransigeante de l’Algérie en faveur de l’indépendance palestinienne. Il a affirmé que, lorsque l’État palestinien sera établi, l’Algérie serait prête à normaliser ses relations avec Israël, car cela « va dans le sens de l’histoire ». Cependant, il a réaffirmé le soutien inébranlable de l’Algérie à la lutte du peuple palestinien pour son indépendance.
Sur la question des tensions au Sahel, et notamment des accusations d’ingérence de l’Algérie au Mali, le président a réagi vigoureusement : « C’est aberrant », précisant que l’Algérie avait facilité la conclusion de l’Accord de paix d’Alger et que le pays n’avait jamais cherché à administrer le Mali, un pays frère.
Enfin, sur la présence de groupes paramilitaires à la frontière sud de l’Algérie, notamment le groupe Wagner, le président Tebboune a exprimé la position de l’Algérie avec prudence, affirmant qu’il était difficile pour le pays d’accepter de tels groupes opérant à ses frontières. Il a précisé que cette inquiétude avait été partagée avec les autorités russes.
Ce discours met en lumière la volonté de l’Algérie de jouer un rôle central dans les affaires régionales et internationales, en défendant ses principes tout en maintenant un dialogue ouvert avec ses partenaires internationaux.