L’Algérie mise sur le développement de l’industrie de transformation du phosphate : Un projet stratégique pour l’avenir économique
Par : Amani H.
Le développement de l’industrie de transformation du phosphate est désormais l’un des piliers essentiels de la politique minière de l’Algérie, aux côtés de l’industrie sidérurgique. À cet égard, le projet intégré de phosphate de Tébessa est devenu une priorité absolue pour le gouvernement algérien, dans le cadre de sa stratégie visant à diversifier ses exportations et à renforcer l’industrie locale.
Le phosphate, ressource stratégique pour l’agriculture et d’autres secteurs industriels, est au cœur de la nouvelle vision du pays. Après la mise en place de la première pierre du mégaprojet intégré de phosphate de Bled El Hadba, l’Algérie a exprimé sa volonté de développer cette filière par le biais de partenariats gagnant-gagnant, notamment avec des partenaires étrangers, pour booster la transformation des minerais indispensables au développement de l’agriculture, secteur clé de l’économie nationale.
L’exploitation de Tébessa : Un levier pour les exportations et l’agriculture
Le gisement de phosphate de Tébessa, situé dans l’est du pays, constitue une ressource stratégique de taille. Avec une réserve estimée à 3 milliards de tonnes, dont 1,2 milliard de tonnes actuellement exploitables, ce gisement pourrait jouer un rôle crucial dans l’atteinte des objectifs d’exportation de l’Algérie. En effet, l’exploitation de cette richesse naturelle devrait permettre de produire près de 10 millions de tonnes de différents types d’engrais dans les années à venir, un volume qui pourrait considérablement augmenter les exportations du pays dans ce secteur.
Le projet d’exploitation du phosphate à Tébessa ne se limite pas à l’extraction brute, mais s’inscrit également dans une dynamique de transformation locale. En effet, le pays prévoit d’investir dans les capacités de production d’engrais, pour satisfaire tant les besoins internes que les demandes du marché international, notamment dans le domaine de l’agriculture saharienne, qui requiert des engrais spécifiques pour ses vastes projets agricoles.
Partenariats internationaux : L’Algérie et la Russie unissent leurs forces
Pour maximiser l’exploitation de ce gisement, l’Algérie cherche à s’entourer de partenaires stratégiques. L’une des coopérations les plus prometteuses se dessine avec la Russie, un pays possédant une expertise reconnue dans le secteur minier, notamment dans la transformation du phosphate. Le PDG du groupe public Sonarem, Belkacem Soltani, a récemment évoqué cette coopération avec Maxim Kirgimenov, vice-directeur général chargé des mines au sein du gouvernement russe. L’Algérie, ouverte à de nouvelles formes de partenariats, souhaite bénéficier du savoir-faire russe dans l’exploitation et la transformation du phosphate pour maximiser la rentabilité de ce projet structurant.
La coopération avec la Russie pourrait également porter sur la modernisation des infrastructures, l’optimisation des procédés industriels et la recherche de nouveaux marchés à l’international. Les deux pays partagent un intérêt commun pour la diversification des exportations et la mise en place de projets économiques à fort potentiel, avec des retombées non seulement pour l’Algérie mais également pour la région.
Une filière stratégique pour l’économie nationale
L’exploitation du phosphate et sa transformation en engrais devraient contribuer de manière significative à la diversification des exportations algériennes, historiquement dominées par les hydrocarbures. Le gouvernement algérien a placé ce secteur parmi les priorités stratégiques, avec pour objectif de transformer le phosphate en un levier de développement durable et de diversification économique.
Dans cette optique, le projet d’exploitation de phosphate de Tébessa constitue un axe majeur de la politique industrielle du pays. D’ici à quelques années, l’Algérie pourrait produire 10 millions de tonnes de minerai de phosphate par an, permettant de mettre sur le marché plus de 6 millions de tonnes d’engrais. Cette production de masse devrait répondre à une double exigence : d’abord, satisfaire la demande interne, notamment en matière d’agriculture, et ensuite, renforcer les capacités d’exportation pour soutenir l’économie nationale.
Ainsi, l’industrie de transformation du phosphate apparaît comme un secteur stratégique dans l’édification d’une Algérie moins dépendante des revenus pétroliers, et plus résiliente face aux fluctuations des marchés mondiaux. L’engagement du gouvernement à soutenir ce projet, couplé à la recherche de partenariats internationaux, positionne le pays comme un acteur clé dans le secteur minier et agro-industriel à l’échelle régionale et internationale.

 
                                 
                                