Karima Aït Dahmane Éclaire la Mémoire Coloniale à la Librairie Chaïb Dzaïr
Par : Amani H.
La Librairie Chaïb Dzaïr de l’ANEP à Alger a accueilli une rencontre marquante autour du livre Les crimes de guerre de la France en Algérie (1830-1847), de Karima Aït Dahmane. L’ouvrage, qui traite des violences coloniales pendant la première phase de la conquête de l’Algérie, a suscité un vif intérêt chez un public venu échanger sur la mémoire de la colonisation française et ses conséquences.
Une Analyse Rigoureuse de la Violence Coloniale
À travers son livre, Aït Dahmane, s’appuyant sur des archives françaises, dévoile les massacres, la confiscation des terres et l’asservissement des populations algériennes, des événements souvent relégués dans l’ombre des discours officiels. L’auteure rappelle que la violence de la conquête a causé entre 400 000 et un million de morts, un héritage tragique qui a profondément marqué la société algérienne. « Ce livre est une tentative d’apporter un éclairage objectif sur une période souvent oubliée », a-t-elle déclaré. Elle a également appelé les jeunes, tant en Algérie qu’en France, à s’intéresser à cette histoire pour mieux saisir les répercussions mémorielles durables.
Un Appel à la Reconnaissance
L’universitaire a également souligné l’importance pour la France de continuer à reconnaître les crimes du passé colonial. Elle a cité des exemples récents, comme l’hommage aux victimes du 17 octobre 1961 et la reconnaissance de l’assassinat d’Ali Boumendjel, comme des gestes nécessaires pour construire une relation fondée sur le respect mutuel. « Ce travail est indispensable pour construire un avenir apaisé, en particulier pour les générations de la diaspora franco-algérienne », a-t-elle insisté.
Un Débat Vivant et Engagé
La rencontre a été l’occasion pour le public de partager ses réflexions sur les enjeux mémoriels et historiques abordés dans le livre. Plusieurs jeunes ont exprimé leur désir d’approfondir leurs connaissances sur cette période historique, encouragés par la clarté et la passion de l’auteure. La rencontre s’est conclue par une séance de dédicaces, durant laquelle Karima Aït Dahmane a pris le temps d’échanger avec ses lecteurs, renforçant ainsi le lien entre l’ouvrage et son public.
