Actualités Culture 

« Tanounbia » : Le Retour d’une Légende du Vieux Ksar de Ouargla à l’Écran

Pazr : Amani H.

Le film Tanounbia, un projet ambitieux réalisé par un jeune écrivain de Ouargla, a captivé le public lors des célébrations du Nouvel An Amazigh. Ce film, qui rend hommage à une légende oubliée du ksar, raconte l’histoire énigmatique d’une jeune fille disparue pendant une période de sécheresse et de pauvreté, dont la réapparition coïncida avec le retour de la pluie et la prospérité. À travers cette œuvre, l’auteur Khaled Ben Ahmed Fertouni, également écrivain et défenseur de la culture amazighe, propose une immersion dans le passé du vieux ksar, mettant en lumière ses traditions, ses coutumes et son patrimoine.

Une Légende Revisité

Khaled Ben Ahmed Fertouni, passionné par l’histoire de son terroir, a exploré les récits fascinants du ksar, souvent ignorés des jeunes générations. Parmi ces récits, la légende de Tanounbia l’a particulièrement marqué. « Cette histoire ancienne de la fille disparue, dont le retour marquait la fin de la famine et le début de la prospérité, m’a inspiré à en faire un film. J’ai toutefois modifié certains détails pour y ajouter du suspense et rendre l’histoire plus captivante », confie l’auteur.

Le film Tanounbia a ainsi pris forme, incarnant à la fois un défi personnel et une volonté de préserver l’histoire et les valeurs du ksar pour les générations futures. « Les anciens du ksar m’ont beaucoup appris sur cette légende, et je voulais que les jeunes puissent aussi se reconnecter à ces récits », explique-t-il.

Un Voyage dans le Temps

Le film plonge les spectateurs dans la vie d’antan du ksar de Ouargla, avec ses maisons en argile, ses ruelles étroites et ses habitants aux vêtements traditionnels comme la melhfa. Le décor du vieux ksar a été soigneusement choisi pour refléter l’authenticité de la région. La majeure partie du tournage s’est déroulée dans le quartier de Bassaou, dans une maison vieille de plus de 100 ans, restaurée spécialement pour l’occasion.

Khaled Fertouni a réussi à faire revivre cet univers en recréant les scènes du quotidien dans le plus grand respect des traditions. Les costumes, les décors, les objets et même les interactions sociales sont des détails méticuleusement reproduits pour garantir une immersion totale dans le passé.

Un Casting Amateur Prometteur

Le film a été réalisé avec des moyens limités, sans financement ni soutien extérieur, ce qui n’a pas empêché le groupe d’acteurs amateurs de livrer une performance remarquable. Parmi les membres du casting, on retrouve Abdelhafid Fertouni, Abdelkader Slimani, Assia Boughaba, Nadhir Barkat, Myriam Boughaba et Ahmed Bazine, qui ont tous incarné leurs rôles avec un sérieux impressionnant.

« Ce film était un véritable défi pour nous, explique Khaled. Nous n’avions ni budget, ni équipe technique professionnelle, mais chacun a contribué selon ses moyens, apportant des vêtements, des accessoires et des décors nécessaires pour le tournage. C’était une expérience enrichissante et collaborative. »

Une Œuvre au Service de la Mémoire et de la Culture

À travers ce projet, Khaled Fertouni ne se contente pas de raconter une légende, il souhaite également revendiquer et préserver l’identité culturelle du ksar de Ouargla et de la société amazighe dans son ensemble. Tanounbia ne se limite pas à un film ; c’est un témoignage de la richesse du patrimoine local, un hommage à l’histoire et à la culture amazighes de la région.

Le film a été projeté pour la première fois lors des festivités du Nouvel An Amazigh à la Maison de la Culture Moufdi-Zakaria, où il a attiré une large audience, fascinée par la qualité de la réalisation et la profondeur de l’histoire.

Khaled Fertouni espère que Tanounbia permettra aux jeunes générations de redécouvrir leur passé, tout en célébrant les valeurs qui ont façonné la communauté amazighe. « Mon objectif est de préserver cette mémoire pour que les nouvelles générations puissent comprendre et apprécier l’histoire de leurs ancêtres », conclut-il.

Ainsi, Tanounbia s’affirme comme une œuvre cinématographique essentielle pour l’enrichissement culturel et la transmission de l’histoire du ksar de Ouargla. Le film offre à la fois une porte d’entrée vers un passé riche et une réflexion sur l’importance de préserver notre patrimoine vivant.

Articles relatifs

Leave a Comment