Abdelouahed Kerar sur l’Accord d’Association avec l’UE : « L’Algérie a Choisi la Révision, Pas la Dénonciation »
Par : Amani H.
L’Algérie a pris la décision de réviser son accord d’association avec l’Union européenne, estimant que la « promesse d’une prospérité partagée » n’a pas été réalisée, a déclaré Abdelouahed Kerar, vice-président du Conseil du Renouveau Économique Algérien (CERA). Il a précisé que le président de la République avait fixé la révision pour le premier semestre 2025.
Intervenant dans l’émission L’Invité du jour sur la chaîne 3 de la Radio algérienne, M. Kerar a souligné que ce constat d’échec n’est pas propre à l’Algérie, mais partagé par l’ensemble des pays européens impliqués dans cet accord. Selon lui, la faillite de la « prospérité partagée », qui constituait le cœur de l’accord Algérie-UE, est désormais évidente.
Face à ce constat, l’Algérie a opté pour la révision négociée de l’accord, plutôt que sa dénonciation pure et simple, car l’Union européenne reste un partenaire stratégique pour l’Algérie. M. Kerar a expliqué que cette révision est motivée par les relations économiques, commerciales et humaines solides qui existent entre les deux parties depuis de nombreuses années.
Il a également affirmé que l’Algérie ne pouvait plus se contenter de son statut de fournisseur de pétrole et de gaz pour le marché européen. Selon lui, l’investissement devrait être au centre des discussions avec l’UE. Il a soulevé la question de l’absence d’investissements d’envergure en Algérie, contrairement à des pays comme le Qatar et la Turquie. « Si les Européens ne viennent pas, d’autres viendront », a-t-il averti.
M. Kerar a indiqué que l’UE dispose aujourd’hui de deux bonnes raisons pour investir en Algérie : d’une part, la possibilité de partager la richesse du pays et de profiter du climat d’affaires favorable créé par la nouvelle loi sur l’investissement, et d’autre part, le fort potentiel de croissance de l’Algérie. Avec une croissance de 3,9 % et un PIB en forte augmentation, l’Algérie offre des indices incitatifs, d’autant plus que de nombreux opérateurs européens cherchent à délocaliser leurs activités dans la région MENA pour optimiser leurs coûts.
Enfin, M. Kerar a évoqué la récente rencontre entre le président de la République et les opérateurs économiques, précisant que le CREA avait proposé 30 recommandations, dont certaines ont été retenues.
