El-Tarf : Des infrastructures à l’abandon
Par : Hannani Youcef
La marginalisation de la vieille –ville d’El-Kala, en matière d’amélioration
urbaine et d’embellissement a touché des infrastructures emblématiques
faisant partie de la mémoire collective et les exemples sont légion.
Les autochtones qui n’arrivent pas à concevoir un tel état d’abandon de leur
ville dans son ensemble, tire la sonnette d’alarme pour la prise en main de
cette dernière, présentée à tort ou à raison, comme la ‘’perle de l’Est, Reine du
corail’’ ou ‘’la porte de l’Algérie’’ par sa proximité avec la Tunisie voisine.
L’exemple le plus frappant de ce laisser-aller et d’abandon, est sans doute
l’ancienne école primaire ‘’Emir Abdelkader’’, dénommée ‘’école des filles’’ par
les autochtones, située en plein centre-ville.
Cette institution éducative qui a vu défiler des générations d’élèves dont
certains ont occupé des postes-clés au sein de l’administration, et à tous les
niveaux, demeure délaissée, dans un état de délabrement avancé.
Malgré son emplacement stratégique et son importance historique, l’école des
filles présente un aspect déplorable avec des murs fissurés, écorchés, laissant
apparaitre les pierres de construction, peinture inexistante, portes et fenêtres
des salles de classe, barricadées avec des briques, afin qu’elle ne soient pas
utilisé, comme refuge par les délinquants ou autres… donnant à ce joyau
architecturale une image peu flatteuse.
Cette école dont les potaches ont été répartis, à travers différentes écoles
depuis plusieurs années déjà de peur qu’elle ne s’effondre sur leur tête,
accueillait de brillants élèves ainsi que les enfants de hauts responsables après
la promulgation d’El-Tarf au rang de wilaya.
Signalons tout de même qu’à un moment donné, cette infrastructure
éducative, subissait des opérations d’aménagement et d’embellissement lui
conférant un aspect rénové à chaque rentrée scolaire.
Autre-temps, autres mœurs dit l’adage, aujourd’hui, cette infrastructure
éducative, témoin d’un pan de l’histoire de la ville d’El-kala, est abandonnée à
son triste sort par la municipalité qui a transformé sa deuxième cour en dépôt
de matériel de nettoyage et de ramassage des ordures ménagères de la ville.
Il est à reconnaitre que cette négligence, s’inscrit dans un contexte plus large
de délaissement du patrimoine architectural de la ville.
D’autres bâtiments historiques à l’exemple de l’ancienne brigade de
gendarmerie, le musée Mers-El-Kharaz, le vieux bâti du front de mer, menaçant
ruine, l’église, tous situés au centre-ville et autres… subissent le même sort.
N’est –il pas temps pour la municipalité d’un côté et les autres services
concernés de prendre les mesures concrètes pour réhabiliter ces édifices
historiques.
