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Elaboration de l’avant-projet de loi de finances pour 2025 : Entre rationalité budgétaire et soutien à la croissance 

Le test de l’avant-projet de loi de finances pour 2025 qui  sera finalisé dans les quelques semaines à venir, revêt une importance particulière, en ceci qu’il tiendra lieu de point de départ à la politique socio-économique que compte privilégier le Président réélu, tout en s’inscrivant dans le cadre de la poursuite de la réforme budgétaire visant à mieux gérer l’argent public. En cours de finalisation au niveau des services du ministère des Finances, ce projet de budget de l’État pour l’exercice prochain avait fait, fin août dernier, l’objet d’une réunion de coordination en vue d’en fixer notamment les principaux cadrages macroéconomiques, ainsi que la trajectoire budgétaire pluriannuelle à prévoir pour la période 2025 à 2027. Document de politique économique par excellence, ce texte devra ainsi donner le ton quant aux priorités et aux futurs choix de dépenses de l’État, avec comme principal enjeu, d’assurer une couverture suffisantes des besoins sociaux et de soutien à l’investissement, tout en veillant à rationaliser les ressources financières disponibles pour éviter de trop creuser les déficits publics. Une politique budgétaire qui devra concilier en somme entre les besoins de financement des engagements pris par le chef de l’État en termes de poursuite des augmentations salariales, transferts sociaux et appui à l’investissement d’une part, et la consolidation des objectifs de rationalisation de la gestion des finances publiques, tels que charriés par la loi organique relative aux lois de finances, d’une autre part.  En clair, il s’agira pour ainsi dire de desserrer davantage les cordons de la bourse pour soutenir pouvoir d’achat et croissance économique et de veiller en même temps à rationaliser l’argent disponible à travers des budgets-programmes, assortis de plafonds de dépenses, d’objectifs et de délais de réalisation clairs pour éviter les réévaluations financières et les gaspillages. Dans cet ordre d’idées, convient-il de souligner, un premier cap avait déjà été fixé à travers une note d’orientation adressée en mai dernier par le ministère des Finances aux ordonnateurs publics en vue de la préparation de l’avant-projet de loi de finances pour 2025. La note qui évoque un niveau global de dépenses en hausse à plus de 17.337 milliards de dinars pour l’exercice à venir (contre un montant déjà historiquement haut de plus de 15.275 milliards de dinars dans la loi de finances 2024), insiste clairement sur l’impératif d’«assurer la cohérence et l’alignement du budget de l’Etat avec la stratégie nationale de développement économique et social du pays», tout en œuvrant à renforcer «la discipline budgétaire et la durabilité des politiques publiques». La  préparation de la nouvelle loi de finances, est-il  précisé dans le même document, intervient «dans une conjoncture marquée par la stabilité de la situation économique», ce qui ouvre la voie à «une transition remarquable de relance devant conduire à terme à une diversification des sources génératrices de valeur ajoutée, de richesses et d’emplois». Aussi est-il précisé, l’accent devra être mis sur le développement des secteurs «porteurs de croissance économique», tels que «l’énergie, les mines,  l’industrie, l’agriculture et le tourisme». L’effort public entrepris en ce sens durant ces derniers exercices, «devra se poursuivre à un rythme soutenu», d’où la nécessité d’adopter «une démarche réaliste, prudente et de rigueur visant la maîtrise des engagements de l’Etat et la préservation des équilibres de trésorerie à court et à moyen terme», est-il noté dans le même document. A cet égard, il est exigé des responsables des portefeuilles de programmes de tenir compte «du plafond des dépenses en autorisation d’engagements et en crédits de paiements» et tout écart, est-il indiqué, «devra être explicitement justifié». De même, la note insiste sur la nécessité de privilégier l’allocation des ressources disponibles «sur la base d’une programmation pluriannuelle éclairée des actions économiques et sociales de l’Etat, en adoptant leur hiérarchisation selon leur caractère prioritaire», a écrit l’Algérie Aujourd’hui.

En somme la loi de finances à venir  nécessitera des dépenses supplémentaires pour faire face aux nouveaux engagements économiques et sociaux de l’État, tout en utilisant les nouveaux critères de gestion budgétaire par programmes et objectifs pour favoriser une allocation rationnelle et ciblée des ressources disponibles.

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