Automobile : hausse des prix des voitures d’occasion
Depuis le début de l’année 2024, le marché de l’automobile fait face à une flambée des prix des véhicules d’occasion. Cette situation a été principalement générée par l’arrêt des importations de véhicules neufs pour plusieurs marques, ainsi que de l’indisponibilité croissante des modèles chez les concessionnaires automobiles à travers le pays.
Les concessionnaires ont épuisé leur quota de l’année précédente et attendent depuis neuf mois le feu vert des autorités pour importer le quota de cette année, maintenant au neuvième mois. Cette situation a conduit à une flambée spectaculaire des prix sur le marché des voitures d’occasion à travers l’ensemble des marchés du pays.
Des exemples frappants illustrent cette inflation vertigineuse : un Volkswagen Caddy de l’année 2019 se négocie désormais à plus de 260 millions de centimes, tandis qu’une Kia Picanto de 2015 atteint facilement 215 millions de centimes. Les modèles plus populaires comme la Dacia Sandero de 2015 sont proposés à des prix dépassant 260 millions de centimes, et même une Golf 7 de 2014 dépasse 310 millions de centimes. Cette hausse exorbitante des prix a des répercussions significatives sur les consommateurs, rendant l’achat d’un véhicule d’occasion un véritable défi financier pour de nombreux ménages, notamment ceux à
revenu moyen. Les professionnels du secteur expriment leur inquiétude face à cette situation qui affecte non seulement le pouvoir d’achat des citoyens, mais aussi le secteur de l’automobile dans son ensemble.
En attendant une résolution rapide de cette crise, les consommateurs algériens se trouvent pris au piège d’un marché en pleine turbulence, où la rareté et la demande exacerbée font grimper les prix à des niveaux inédits. Les autorités sont interpellées pour trouver des solutions urgentes afin de rétablir l’équilibre sur ce marché crucial pour la mobilité et l’économie nationale. Cette crise des véhicules d’occasion en Algérie constitue unexemple criant des défis auxquels est confronté le ministère de l’industrie.
Le marché automobile algérien, a réellement connu une crise de véhicules neufs depuis plusieurs années, mais par la suite il a vu une lueur d’espoir en mars de l’année dernière, lorsque le gouvernement a levé l’interdiction d’importer des voitures, en accordant des agréments à Fiat, Opel, Jac et
d’autres marques. Cette relance du marché automobile a coûté au gouvernement algérien une enveloppe de 2,6 milliards de dollars pour l’importation de véhicules en 2023. Cependant, seulement 40% de cette somme a été utilisée jusqu’à présent, laissant entrevoir des opportunités encore inexploitées pour les importateurs.
Pour faire face à flambée des prix qui distingue actuellement le marché de l’occasion et le manque de véhicules chez les concessionnaires, ajouté à une industrie nationale de l’automobile qui prend du temps à se mettre en place, les Algériens se sont rabattus sur l’importation des véhicules de moins de 3 ans pour acquérir un moyen de locomotion qui soit à la hauteur de leurs ambitions.
Ainsi, plus de 26.000 véhicules de moins de trois ans ont ainsi été importés au cours des huit premiers mois de l’année en cours selon les chiffres des douanes algériennes, soit une augmentation de 150% par rapport à l’année précédente. Les données montrent que le port d’Alger a été la principale destination de ces véhicules, avec plus de 12.000 voitures traitées durant cette période.
Plusieurs facteurs expliquent cette forte augmentation, tels que la demande locale pressante et le besoin d’alternatives économiques face à la hausse généralisée des prix des véhicules en Algérie. Donc, en dépit des problèmes actuels, des projets comme ceux entrepris par certaines marques automobiles pour lancer une industrie locale sont une lueur d’espoir pour un marché automobile algérien qui cherche à se stabiliser et à se renouveler.
