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Cultures stratégiques : de grands investissements étrangers en perspective 

Les investissements dans de vastes projets  agricoles se multiplient, notamment dans le sud où le gouvernement a réservé près d’un million d’hectares de terres à valoriser pour le développement des cultures stratégiques (céréales, oléagineux, légumineuses, lait, viandes)

En plus du lancement des projets qatari et italien pour lesquels 117.000 ha et 36.0000 ha ont été, respectivement, affectés pour l’élevage bovin et la production de lait pour le premier, et les semences pour le second, outre des investissements nationaux sur plus de 120.000 ha, l’on apprend que de gros investissements étrangers dans le sud se profilent à l’horizon dans le domaine agricole. C’est le directeur de l’organisation foncière et de la mise en valeur des terres au ministère de l’agriculture et du développement rural (MADR), Tefiani Wahid, qui, dans une déclaration à la radio nationale, a révélé que le ministère de l’agriculture et du développement rural a inscrit de nouveaux grands investissements étrangers en matière de cultures stratégiques. Ceux-ci s’inscrivent ainsi dans le cadre du couloir vert qui prévoit des facilitations pour l’investissement agricole dans les wilayas du sud. M. Tefiani a, dans ce cadre, précisé que nombre de ces projets « sont déjà en cours de réalisation et en quête de superficies supplémentaires pour être achevés ». Par ailleurs, le responsable a indiqué que l’office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (Odas) annoncera de nouveaux portefeuilles d’investissement au profit des opérateurs économiques, comprenant des périmètres à mettre en valeur à travers les différentes wilayas du sud, tout en proposant des espaces récupérés qui n’ont pas été exploités dans le cadre des portefeuilles précédents.

En effet, depuis 2021, 4 portefeuilles d’investissement ont été lancés pour les souscripteurs via la plateforme numérique d’Odas. Sur 9 wilayas du sud, 431 investisseurs ont bénéficié de la mise à disposition de 54 périmètres à valoriser, couvrant près de 460.000 ha.

Le Ministre de l’agriculture et du développement rural a clôturé hier les 3 journées nationales dédiées aux rencontres avec les investisseurs de 9 wilayas du sud. M. Tefiani est revenu sur l’objectif de ces journées, en affirmant que le ministère visait à optimiser la productivité de ces exploitations, dont plusieurs n’ont pas encore entamé la production. Il était question de rappeler la stratégie du MADR et de fixer les objectifs de ces investisseurs, mais aussi d’examiner les problèmes auxquels ils sont confrontés.

M. Tefiani a affirmera, dans ce contexte, que les problèmes rencontrés par les investisseurs dans ce cadre concernaient principalement les ressources hydriques, l’électricité agricole et l’ouverture des pistes, assurant que les autorités prenaient en charge ces questions. A cet effet, le responsable indiquera qu’une nouvelle procédure, décidée suite à une rencontre tenue au ministère de l’énergie et des mines avec les représentants des secteurs concernés, a « permis de réviser l’espacement des puits qui a été réduit de 1200 à 800/600 m, ce qui est à même d’augmenter la surface réellement utilisée pour chaque exploitation agricole de 50 à 60% ».

Au sujet de l’électricité agricole, l’intervenant a indiqué que la majorité des exploitations étaient proches des points de raccordement électrique, ce qui rend leur raccordement au réseau électrique relativement moins coûteux pour les autorités concernées, se félicitant par-là même que certains investisseurs aient « résolu le problème d’électricité avant l’intervention des autorités ».

Le Ministère de l’agriculture et du développement rural tiendra davantage de rencontres périodiques avec les investisseurs bénéficiaires de terres agricoles, dans le cadre du droit de concession auprès de l’Odas, dans l’ambition de remédier aux problèmes en suspens et suivre le taux d’avancement des projets, selon le même responsable qui rappellera que « l’Etat procédera à la récupération des terres agricoles qui n’ont pas été mises en valeur en dépit des conditions favorables assurées, avant de les remettre à d’autres investisseurs plus aptes à investir ».

 Le responsable central a insisté sur le respect du cahier des charges et a déclaré qu’il a été  formellement interdit à l’opérateur de changer son activité d’exploitation vers un secteur non stratégique ou de construire sur l’exploitation sans l’accord préalable du ministère de l’Agriculture.

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