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La valorisation du dinar : un cheval de bataille présidentielle

Les trois candidats à la présidentielle du 7 septembre prochain ont abordé à travers leurs discours de campagne et leurs programmes électoraux la réévaluation de la parité de la monnaie nationale par rapport aux devises-clés.

Un thème qui suscite à juste titre l’intérêt des potentiels électeurs, tant il s’inscrit en droite ligne avec leurs aspirations légitimes de voir se renforcer au mieux leur pouvoir d’achat et se ressentir un peu moins les effets de l’inflation importée que charrie épisodiquement le renchérissement des biens provenant de l’étranger. Au-delà cependant de cette «facette sociale» du dinar, sa valeur intrinsèque devra d’abord et avant tout être le reflet de la santé de l’économie nationale dans son ensemble et son appréciation durable par rapport aux autres monnaies sera surtout condition de la poursuite des efforts visant à consolider les performances et les fondamentaux économiques du pays. A travers leur discours socio-économiques respectifs, les trois postulants au fauteuil présidentiel s’engagent en tout cas très formellement à soutenir la valeur de la monnaie nationale afin de lui faire gagner graduellement en pouvoir d’achat durant le quinquennat à venir.

Le candidat du MSP, Hassani Cherif Abdelali, va donc, dans le cadre de son programme électoral, mettre en place « des stratégies globales de révision de la parité́ du dinar », tout en « réglant le taux d’inflation par palliation des mesures conjoncturelles et stratégiques ». Un processus un peu vague dans sa formulation mais qui reste néanmoins clairement engagé en faveur d’une réévaluation graduelle du taux de change du dinar.

Tout comme du reste, celle prônée par le candidat du FFS, Youcef Aouchiche, dont le projet présidentiel intègre également un engagement clair en faveur d’une «revalorisation du dinar», ainsi que l’adoption «d’un taux de change plus flexible ou flottant pour mieux refléter l’offre et la demande sur le marché officiel et réduire l’écart avec le taux du marché informel», tel que décrit dans son programme électoral. Plus explicite encore, le discours économique du président-candidat, Abdelmadjid Tebboune, intègre un objectif  précis quant au réajustement de la valeur de la monnaie nationale, à savoir une réévaluation graduelle de sa parité pour lui faire rattraper à terme jusqu’à 30 % de son pouvoir d’achat, perdu durant la décennie précédente sous l’effet des politiques financières inconsidérées de l’ancien régime. Pour ce faire, le candidat indépendant table à la fois sur l’amélioration des performances de l’économie nationale à travers les perspectives attendues en termes d’investissement et d’exportations hors hydrocarbures, mais également sur les instruments de politique monétaire et les mécanismes d’ajustements dont disposent la Banque d’Algérie (BA). Institution souveraine quant à la gestion des politiques monétaire et de taux de change – tel que codifié par la nouvelle loi monétaire et bancaire-, celle-ci, convient-il de souligner, précise, à travers son tout dernier rapport annuel, que «l’amélioration des fondamentaux de l’économie nationale «a permis de dégager une marge pour une appréciation du dinar algérien», durant les deux exercices précédents. «Les excédents du compte courant extérieur et l’amélioration relative du solde global du Trésor en 2022 et 2023 traduisent une amélioration des fondamentaux économiques, et, par conséquent, une sous-évaluation du taux de change effectif réel du dinar par rapport à son niveau d’équilibre de moyen terme», constate ainsi l’institution. Aussi, la situation favorable de l’économie nationale au cours de ces deux dernières années a permis à la BA «d’apprécier les taux de change nominaux du dinar vis-à-vis des monnaies des pays partenaires commerciaux, via ses interventions sur le marché interbancaire des changes et sa position de principal offreur de devises», est-il expliqué dans le même le rapport.

L’institution monétaire a bien souligné en 2023, que le dinar algérien s’est apprécié, respectivement et en moyenne annuelle, de 4,5% et de 10,2% face au dollar américain et au yuan chinois, tandis que l’évolution de son taux de change  «traduit une appréciation, pour la seconde année consécutive, face à l’euro, au yen japonais et à la livre sterling, respectivement, de 1,9%, 12,2% et  4,1% , après des appréciations de 6,8%, 13,1% et  5,7%» en 2022.

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