Filière volaille: Les raisons d’une flambée extravagante
En dépit des mesures décidées par le ministère de commerce et de la promotion des exportations , notamment l’importation et la commercialisation du poulet congelé brésilien, ce phénomène « poulet »produit « local » de toutes les convoitises ne cesse de faire couler beaucoup d’encre et d’enrichir de pertinents débats et polémique parmi les citoyens algériens , surtout ceux qui organisent des fêtes et des collations collectives, du moment que ses prix dépassent toute concurrence et tout entendement sur le marché local des volailles. A Mila, la situation est pareille, où les prix de poulet affichés au niveau des magasins des viandes blanches font le tournis dans la tête avec plus de 530 dinars pour le kilogramme. C’est que le poulet dépassant deux kilogrammes va coûter plus de mille dinars. « C’est trop cher !», se révolte un citoyen. Et de poursuivre : « Je dois me rabattre sur le poulet congelé importé du Brésil quoi qu’il soit car écoulé à 295 dinars, le même poulet ne va pas dépasser les 750 dinars. Le poulet local est devenu inaccessible par la majorité des consommateurs à faible et moyen revenu qui se rabattent sur ce poulet congelé », malgré les critiques de certains sur la manière d’abattage et le stérile débat de « halal « ou « Haram ». Loin de cette polémique nourrie par les spéculateurs-marchands de volailles, l’on constate, ces derniers jours, un engouement des citoyens sur ce poulet brésilien au niveau de plusieurs boucheries de la wilaya de Mila qui ont eu la chance d’en acheter une quantité auprès des points de vente de l’ONAB, l’office nationale des aliments de bétail, qui vient d’importer d’importantes quantités de ce produit. » Laisse-le pourrir dans son frigo », c’est le hashtag des consommateurs sur les réseaux sociaux dans la wilaya de Mila, incitant les citoyens au boycott de ce produit onéreux, à l’image des œufs qui se sont vus chuter, puis remonter encore une fois au cours de cette semaine pour se vendre à 500 dinars, la plaquette de trente œufs. Interrogé sur les vraies raisons d’une hausse des pris du poulet, le chef d’inspection vétérinaire auprès de la DSA de Mila, le docteur Aboubaker Mustapha Kara, revient cette augmentation rapide et imprévisible à l’appréhension des éleveurs de subir d’énormes pertes à cause de la chaleur caniculaire. « Les éleveurs de volailles ont peur de mettre des poussins pour débuter un nouveau cycle d’élevage avec des nouveaux poussins qui ne peuvent pas supporter cette chaleur caniculaire. Sachant que nos aviculteurs exercent leur activité au niveau des serres en plastiques dépourvus où les conditions climatiques ne sont pas optimisées selon le climat ambiant. Le même responsable assure que dès le début de ce mois de septembre prochain et le spectre de la peur de la chaleur sera dissipé, les aviculteurs ont renoué avec la mise des poussins qui seront prêts à être commercialisés en deux ou trois mois. Les prix du poulet vont systématiquement chuter. Donc, c’est une question de temps et de la loi de l’offre et de la demande. Le consommateur algérien reste toujours sous l’emprise des commerçants en allant des pénuries et des augmentations des prix des denrées de large consommation qui a vraiment affaibli le pouvoir d’achat des Algériens. C’est dire que le marché local est loin d’être stabilisé et d’une hausse à une autre, le consommateur algérien avec un couffin quasiment vide ne cesse de déambuler pour des prix moins élevés.
