Gazoduc transsaharien: une conjoncture favorable à la concrétisation du projet
La redaction
Deux facteurs notables susceptibles d’ouvrir la voie pour la pose de la pièce manquante du puzzle du gazoduc transsaharien qui devrait devrait relier le Nigeria à la côte algérienne en passant par le Niger : l’évolution de la situation l’évolution de la situation sécuritaire au Niger et le retour acté de Sonatrach sur ce marché.
Le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) au Niger, Abdourahamane Tiani, a nommé quelques jours après sa visite en Algérie un nouveau Ministre du pétrole. M.Abdourahamane Tiani, président du CNSP, a signé Avant –hier un décret sur « l’aménagement technique du gouvernement », a annoncé le secrétariat général du gouvernement nigérien dans un communiqué repris par les médias.
Au terme de ce décret, Dr Sahabi Oumarou est nommé nouveau ministre du pétrole. Il remplace à ce poste Barké Bako Mahaman Moustapha, membre du premier gouvernement de la transition formé le 9 août 2023, composé de 21 ministres, a précisé la même source.
Le Premier Ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine a effectué sa première visite en Algérie depuis la crise sécuritaire du mois de juillet dernier, ce qui ouvre la voie à la poursuite de la coopération énergétique entre les deux pays.
Cette visite est intervenue quelques jours seulement après le séjour d’une délégation algérienne conduite par le ministre de l’energie Mohamed Arkab, accompagné du PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, pour à la fois acter la reprise d’activité du groupe public des hydrocarbures sur le marché nigérien d’un côté et discuter de l’avenir du gazoduc transsaharien qui est resté en suspense pendant une année.
Les opérations liées à la réalisation de ce «projet du siècle», d’après la chambre africaine de l’énergie, avance un rythme soutenu, notamment dans les parties nigériane et algérienne et avec le dénouement de la situation sécuritaire au Niger et «le retour à la normale des relations algéro-nigériennes, la voie sera ouverte pour le lancement de cette partie restante du projet sur une distance de 1000 km. Le mois de juin dernier, le Nigeria avait annoncé la réception du projet de gazoduc Ajaokuta-Kaduna-Kano d’une longueur de 614 km début 2025, ce qui est synonyme de la fin des travaux de la partie nigériane dans le projet de gazoduc transsaharien. Et la partie algérienne du projet enregistre également de grandes avancées.
Autrement dit, il ne reste pas grand-chose dans l’achèvement du projet d’une longueur de 4128 km, conçu pour le transport de 30 milliards m3 de gaz depuis le Nigeria vers les côtes algériennes en passant par le Niger.
Il est incontestable que la visite du premier ministre nigérien en Algérie pour solliciter l’aide de Sonatrach au développement du secteur pétrolier dans son pays est un marqueur de début d’une nouvelle ère dans la relation entre les deux pays, et ce, depuis l’avènement de la crise sécuritaire dans ce pays en 2023. Dans ce sens, le retour des discussions tripartites regroupant les responsables de trois pays n’est pas écarté, puisque la voie est balisée pour la réalisation de la partie nigérienne dans ce projet. Pour rappel, l’Algérie s’est engagée à la prise en charge de la partie nigérienne de ce projet, selon les propos tenus par le président de la République le mois de décembre 2022, lors de l’une de ses entrevues avec la presse où il a dénoncé une tentative de «parasitage» pour empêcher la mise en œuvre de ce projet. «Il reste la partie nigérienne. L’Algérie va prendre en charge la réalisation de cette partie du projet, soit de la frontière du Nigeria jusqu’à la frontière algérienne», avait-il révélé, tout en évoquant les origines du retardement de la réalisation de ce projet en affirmant qu’il y «a eu du parasitage» de la part de certaines parties, sans donner plus de détails.
Outre le renforcement de la position des pays africains sur le marché énergétique international, le projet en question aura un impact important sur leur développement économique en leur offrant un accès au gaz et à l’électricité. Le Nigeria et l’Algérie figurent parmi les pays producteurs de gaz les plus importants au monde et les premiers sur le continent africain, s’emploient davantage à mettre en œuvre ce projet stratégique qui, selon le forum des pays producteurs de gaz, est synonyme d’intégration économique.
