Guelma : Journée nationale de l’artiste , La corporation locale honorée
Par : Salah Chiahi
Célébrée annuellement le 8 juin, la journée nationale de l’artiste coïncide avec l’anniversaire de l’assassinat du grand musicien algérien Ali Maachou. Ce dernier a été mitraillé dans une forêt à Tiaret, puis traîné et pendu par les pieds sur la place publique , le 8 juin 1958 par la soldatesque coloniale.
La célébration de cette journée est un hommage rendu, à travers ce martyr à l’ensemble des artistes nationaux disparus ou encore de ce monde qui ont su par le biais de leur plume, poésie, instrument de musique ou troupe pérenniser la culture algérienne, la sauvegarder, l’enrichir et lui faire atteindre les sommets de l’art.
Commémorant le 65 ème anniversaire de cette date historique , la direction de la culture et des arts de Guelma a marqué l’événement en organisant, jeudi dernier des festivités, à la maison de la culture Abdelmadjid Chaffai. Rehaussée par la présence de Mme Houria Aggoun ; wali de Guelma conduisant les autorités locales civiles, militaires et sécuritaires , en compagnie du Président de l’APW, la manifestation marquée, en sus d’autres activités dont chants, récitals poétiques et expositions d’arts plastiques, a été marquée par
par la distinction d’une pléiade d’initiés et artistes locaux; entre chanteurs, musiciens, comédiens et plasticiens , à l’instar de Mr Berogtane Mohamed; homme de culture pour ses multiples et riches écrits touchant les divers aspects de la société . Dans son intervention, la cheffe de l’exécutif a mis en relief, le rôle de l’artiste pour la sauvegarde et l’épanouissement de l’action culturelle et la préservation de la mémoire nationale.
Au fait, cette journée qui a pour portée principale la promotion artistique ,contribue énormément à l’enrichissement de la culture nationale.Pour nos artistes, il faut donc d’une manière méthodique et résolue créer les conditions d’une généralisation de la pratique artistique sous toutes ses formes pour garantir la formation et l’épanouissement de nos jeunes talents car en tant que relève, ce sont eux qui donneront à notre vie quotidienne sa valeur et lui apporteront une saveur qui s’ajoute à notre fierté.
Né le12 août 1927 à Tiaret , Le chahid Ali Maachou, connu pour ses exhibitions à caractère militant a été exécuté avec deux de ses compagnons; Mohamed Djehlane et Djilali Benstora . Issu du quartier » « Ras Essouk « , Ai est élevé dans une famille pauvre, ce qui le contraint à abandonner ses études pour aider son père agriculteur. Il quitte, alors sa ville natale et s’installe à Alger et travaille comme technicien à Radio-Alger où il côtoie de nombreux artistes. Il ne pouvait trouver meilleur environnement, lui qui aimait déjà chanter . Plongé dans ce bain culturel, il commence à écrire et chanter et à révéler son talent. En 1953, il fonde le groupe musical « Safir Ettarab »( L’ambassadeur de la chanson). En 1955, il séduit par sa voix les représentants de la maison Pathé qui lui propose la production de disques. Déclinant la proposition, il produit sa première chanson ; « El Babour » ( bateau) qui parle de la mer qui sépare l’amoureux de sa dulcinée restée sur les bords de l’autre rive.Mais c’est une deuxième chanson; Angham El Djazaïr
( Mélodies d »Alger) datant de 1956 qui le fera connaître sur la scène artistique . La fondation qui porte le nom du martyr ; créée en 1997 à Tiaret a formulé plusieurs propositions dont certaines ont abouti ; à l’exemple de la journée du 8 juin, date de l’assassinat de chahid décrétée en 1998 par le ministère de la culture et des arts journée nationale de l’artiste et l’instauration par la Présidence de la République du prix de la meilleure création artistique.
