Annaba (agriculture) : A l’approche des récoltes saisonnière le mildiou menace les cultures de tomates
Par F . Benkhlifa
Cela augure une bonne récolte pour certains produits agricoles, notamment les céréales, il est cependant à craindre que pour ce qui est de certaines autres cultures, il en est autrement et il se pourrait qu’elles en souffrent dans les jours à venir.C’est en tout cas ce que craignent les ingénieurs agronomes qui appellent les agriculteurs à être vigilants, particulièrement ceux spécialisés dans la culture de la tomate industrielle et de la pomme de terre. Selon ces ingénieurs, il faut immédiatement procéder au traitement des cultures, juste après l’arrêt des pluies et ce, pour éviter la propagation des maladies cryptogamiques qui font leur apparition pendant cette période de l’année, particulièrement le mildiou, maladie redoutable pour la tomate et la pomme de terre.
Le mildiou est une maladie due à un champignon pathogène ( Phytophthora infestans) se développant principalement d’avril à juin, puis à l’automne par temps humide lorsque la température oscille entre 17 et 25°C. Les alternances d’épisodes pluvieux et d’épisodes de chaleur orageuse correspondent aux conditions idéales de température et d’humidité pour que le mildiou se développe.
Ce parasite est reconnaissable aux petites taches claires, huileuses sur le dessus et au feutrage blanchâtre qui apparaît sur le dessous des feuilles. Puis c’est la nécrose, les feuilles se dessèchent et cela s’étend aux fruits jusqu’au pourrissement du fruit et de toute la plante. Pomme de terre, poivron, poireau, oignon, laitue, vigne et aubergine ne sont pas épargnés et peuvent aussi être atteints par cette maladie.
La Direction des services agricoles, qui a entrepris ces derniers jours une campagne d’information et de vulgarisation au niveau des exploitations agricoles dans les régions d’El Hadjar, Cheurfa et El Eulma, connues pour la culture de la tomate industrielle, a conseillé les fellahs de procéder à des contrôles quotidiens des champs et leur traitement immédiat tout en respectant les doses et les normes et ne pas administrer ledit traitement si des vents sont prévus par la météo, car cela n’aura aucun effet.
Les ingénieurs et techniciens de la DSA préviennent que l’irrigation irrégulière, les déplacements de personnes et les vents peuvent être des facteurs de contamination et pourraient propager les maladies parasites dans les champs voisins des champs atteints. Selon ces spécialistes, si la température dépasse les 25 degrés, le mildiou ne résiste pas et disparaît rapidement.
Pour ce qui est de la prévention qui est la meilleure des mesures pour éviter ce parasite dévastateur des récoltes, l’un de ces ingénieurs conseille de ne pas planter trop serré, car les spores du mildiou voyagent aisément de plante en plante, par les airs et n’auraient aucun mal à infecter tout le champ. L’autre mesure indispensable de prévention est la rotation des cultures, l’assolement. Il convient d’attendre 4 ans au moins avant de planter tomates ou pommes de terre au même emplacement, car le champignon peut persister dans le sol ou les débris végétaux d’une année à l’autre.
Selon la même source, il a été découvert que les symptômes du mildiou sont apparus sur les tomates de saison dans la municipalité de Chorfa en raison des conditions climatiques qui ont favorisé la propagation rapide de la maladie, ce qui a entraîné l’enregistrement de pertes importantes en cultures qui n’ont pas été comptées en nombre par la même station, ce qui était clairement évident sur le produit exposé sur le marché où des taches de moisissure ont été observées sur celui-ci.
La station a mis en garde les agriculteurs contre la teigne de la pomme de terre, qui s’est fortement multipliée récemment, coïncidant avec la température élevée, et dont les larves attaquent les cultures.Il est considéré comme l’un des plus grands ravageurs qui ciblent les pommes de terre dans les champs et pendant le processus de stockage, et elle a entraîné la destruction de quantités importantes du produit dans certaines communes, ce qui a obligé les agriculteurs à prendre des mesures urgentes pour protéger les cultures. Dans la commune d’Elma, il a été observé que des symptômes de rouille jaune sont apparus sur du blé qui avait été au stade de l’ensemencement, car il a touché de nombreux hectares et s’est multiplié en raison des fluctuations météorologiques.
