LA SOLIDARITE, UN ACTE MAJEUR DURANT LE MOIS SACRE
Par : N. Benouar
UNE SYMBIOSE QUI RAFFERMIT L’UNITE NATIONALE, POUR LES UNS UNE AUBAINE POUR S’ENRICHIR CUPIDEMENT POUR D’AUTRES
Il est clair que depuis l’avènement de l’Islam, la notion de solidarité prend tout son sens et l’un des piliers de cette religion qui préconise le jeûne, constitue pour sa part le vecteur principal pour une solidarité active. D’ailleurs c’est en ce mois sacré que le musulman se doit de s’acquitter d’une aumône qui est sensée confirmer son jeûne auprès de son Créateur. Cette aumône, selon les préceptes de l’Islam est versée, suffisamment avant la fête de l’Aïd, jour qui consacre la fin du jeûne et où les musulmans, dans une liesse et une joie, fête ces deux jours, une sorte de couronnement où le Créateur béatifie quelque part tous les jeûneurs. Les pauvres et afin qu’ils ne soient pas privés, recevront de leurs semblables ce présent pécuniaire qui va leur servir pour qu’à leur tour, ils pourront fêter ces deux jours, même si leurs besoins est énorme.
Toutefois, il se trouve qu’un phénomène heureux a pris une ampleur inégalée où certains de nos compatriotes, et surtout à travers le monde musulman, ce mois constitue une belle opportunité pour les plus riches de faire des dons substantiels à l’effet de venir aux besoins des pauvres en leur offrant des repas consistants et ce à longueur de ce mois sacré. Cette idée trouve son origine et à juste titre des recommandations de la religion musulmane qui impose au musulman, à défaut de jeûner de compenser cet « impair » par une obligation de payer un repas à un pauvre musulman. C’est ainsi que depuis plusieurs années, des gens riches ou assez aisés dégagent des sommes assez conséquentes pour les reverser à des restaurateurs, eux-mêmes, partie prenante dans cette généreuse démarche pour offrir des repas à des centaines de convives et cela durant tout le mois de carême. Cette tendance a pris une ampleur de telle sorte que dans toutes les viles et villages du pays, des restaurateurs ouvrent leur commerce pour accueillir dignement toutes ces personnes autour de quelques tables où des mets joyeusement garnis sont servis allègrement dans une ambiance qui rend chaque musulman fier d’appartenir à cet religion, si salutaire pour l’ensemble de l’humanité.
La générosité, comme la cupidité, elle n’a pas de limites et ces généreux donateurs se donnent à fond dans ces circonstances exceptionnelles, pour non seulement offrir des repas de circonstances, le Ftour en l’occurrence, mais pour ne point gêner quelques uns d’entre eux ou pour permettre à des membres d’une même famille de jouir de ces dons et c’est de fait qu’à l’instar des repas servis, ces mêmes restaurateurs, préparent des couffins où se trouvent tout un repas complet où rien n’est négligé pour le plus grand bonheur de ces indigents qui expriment à leur tour les mêmes envies que nous tous. Cela est devenue presque anodin que de voir devant bon nombre de ces restaurateurs des jeunes, des pères de famille ou encore des mères de famille se présenter deux ou une heure avant la rupture du jeûne pour récupérer leurs couffins, le tout dans une discrétion et dans une dignité frappantes. Pour le commun des mortels et notamment pour ceux qui se trouvent en ces lieux de communion, l’image est très forte et dégage à elle seule tout ce que la générosité peut déclencher comme sentiments nobles qui font de ces musulmans, des gens à part entière.
Toutes ces actions empreintes de grandes noblesse ont pris une autre tournure pour se généraliser à tout le monde, le but étant de créant une atmosphère de piété et d’altruisme et c’est ainsi que ces lieux de grande générosité que sont les restaurant, ne se limitent plus aux indigents et aux nécessiteux, mais à tout le monde, notamment ceux qui se trouvent en route pour un voyage. Plus large encore, dans certaines agglomérations, ces restaurants accueillent des travailleurs, particulièrement ceux qui travaillent sur des chantiers pour leur offrir des repas chauds et complets. L’ingéniosité des ces actes, car en plus de cet acte de générosité, les lieux deviennent des espaces de convivialité où la joie l’emporte sur toute autre considération.
En effet, ces lieux regorgent d’ambiance et de joie pour voir tous ces convives rigoler, discuter et s’enorgueillir devant tous ces plats qui ne manquent de rien contrairement à quelques domiciles familiaux qui manquent cruellement de toute cette atmosphère. D’ailleurs, plusieurs personnes pourtant qui ne sont pas dans e besoins, vont dans ces lieux, non pas pour le repas mais seulement pour âtre avec d’autres gents et partager un reps dans une ambiance que bon nombre d’entre nous ont perdu. On a vu dans plusieurs restaurants en ces circonstances des familles prendre place, juste avant l’annonce de l rupture du jeûne. Il s’agit e fait de voyageurs qui ont choisi de rompre leur jeûne dans ces restaurants alors qu’ils ont toutes les possibilités de le faire auprès de leurs famille ou simplement chez eux. Dans ce sens, plusieurs familles que nous avons rencontrées nous ont exprimé leur désir ardent de rompre leur jeûne au niveau de ces restaurants ceci, en quête uniquement de convivialité et de partage.
Pourtant, il fut un temps où le mois de carême ne suscitait pas autant d’intérêt pour faire dans la générosité et le don de soi. A part quelques actions qui se limitaient à faire de l’aumône lors de la rupture du jeûne, généralement, on offrit un Ftour où les pauvres gens mangeaient au niveau des escaliers ou sur les pas de portes tandis que les restaurants qui daignaient travailler durant le Ramadhan, le faisaient moyennant rétribution lors que ce que l’on propose comme repas était tout bonnement infecte, insipide et onéreux. A cette époque, beaucoup de nos compatriotes, pour les plus démunis ou ceux qui vivent très loin de leurs proches et de leur entourage, vivaient très mal ce mois du fait d’un isolement presque total n’était-ce tous leurs semblables qui leur faisaient oublier toutes ces conditions que bon nombre de nos séniors feignent d’ignorer.
On ne peut manquer d’évoquer le fameux couffin du Ramadhan, sensé répondre aux besoins de plusieurs familles, sauf que pour les plus cupides qui trouvaient dans le règne de la « Içaba » un incroyable milieu de culture de tout ce qui constitue la mal chez l’être humain pour faire de ces circonstances, une opportunité inouïe de s’enrichir sur le dos des nécessiteux. Une ignominie qui perdurent encore chez certains esprits, mais cela n’est autre qu’une affaire de conscience.