LES CONSTRUCTIONS ILLICITES, UN FLEAU NATIONAL
ENTRE SECURITE ET RESPECT DES NORMES, L’ETAT AURA DU MAL A L’ENDIGUER
- L’Etat a depuis longtemps lutté contre la « bidonvilisation », un phénomène que l’on peut comprendre à travers le manque de logement et l’explosion démographique au lendemain de l’indépendance. Toutefois, les pouvoirs publics ont réussi l’exploit d’en finir avec tous ces taudis à plus de 90%. Pourtant, un autre phénomène est venu se greffer, celui des constructions illicites où les occupants ne sont autres que des fraudeurs et des hors la loi qui sévissent alors que pour nombre d’entre eux, ils ont bénéficié de logements sociaux, ce qui suppose que des enquêtes soient diligentées avec rigueur pour appliquer les lois de la République dans toute leur rigueur.
Malgré les promesses faites par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune sur le sort réservé aux constructions illicites quant à d’éventuelles régularisations et au pire des démolitions qui se feront après la saison hivernale, le problème est plus profond, voire complexe sinon insoluble dans bien des cas.
Il faut revenir à la décennie noire pour voir une prolifération accrue de constructions illicites du fait que l’Etat était plus submergé par le phénomène du terrorisme qui a pris des proportions très alarmantes pour voir des opportunistes, ériger des constructions, même pendant les nuits. Ce phénomène été décuplé par l’illégalité aussi des assiettes qui ont servi à ces constructions puisque le « ORFI » battait son plein et ce sont des milliers d’hectares qui ont été détournés entre les terres de l’Etat et celles des propriétaires. Ces conditions ne pouvaient à leur tour que d’engendrer d’autres irrégularités, davantage très préjudiciables. Les raccordements illicites d’électricité ou d’eau persistent à nos jours et ce sont des pertes incommensurables pour le trésor public puisque les auteurs de ces détournements ne paient absolument rien et cela, pendant des décennies. Pire, ces raccordements illicites constituent à leur un état d’insécurité chronique, tant pour leurs occupants que pour l’environnement au grand Dam d’un Etat, incapable de résoudre une équation à mille inconnues. S’il y des constructions pour le moins fastidieuses, il n’en n’est de même pour la plupart d’entre elles, puisque construites à la hâte et n’obéissant à aucune norme, notamment de sécurité. Un fonctionnaires des services techniques d’une PC nous fait savoir que le nombre de ces constructions se chiffrent à des milliers à travers le territoire nationale tout en précisant que ce sont des ilots entiers qui sont érigés illégalement et que pour y remédier, ce sera presque impossible. Pour cela, il ajoute que des constructions de ce genre datent de plusieurs décades et qu’à ce titre les propriétaires se sentent à l’abri de tout contrôle du fait d’une ancienneté toute faite.
Comment résorber ce phénomène qui a pris une ampleur alarmante surtout qu’il constitue une véritable danger public ? Faut-il laisser faire ou au contraire sévir ? le problème reste posé et personne ne semble en mesure de réagir promptement à ces questions lancinantes. Il fut un temps où les pouvoirs publics avaient sommé les propriétaires de ces constructions de finir leur œuvre au regard de toutes ces façades hideuse qui durent depuis leur construction, mis les résultats étaient si décevant que les pouvoirs publics n’ont réactivé leur décision tant l’ampleur des dégâts semble incontrôlable.
A l’instar de ces constructions illicites, viennent d’autres détournements qui ont profité du laxisme des fonctionnaires de l’Etat et partant des pouvoirs publics. Il s’agit de toutes ces transformations opérées sur des immeubles appartenant à l’OPGI où leurs supposés propriétaires ont, au vu et au su de tout le monde, reconverti ces locaux à usage d’habitation en locaux commerciaux avec, à la clé un registre de commerce en bonne et due forme. C’est considéré comme un affront à l’Etat, puisque, même la police ne pouvait rien devant tant de dépassements alors que la loi est claire pour punir tout contrevenant. Devant tant de laxisme, la contagion s’est bien propagée et l’on voit ces nouveaux locaux commerciaux éclore presque à vue d’œil.
Au même titre que le commerce de l’informel, les constructions illicites doivent être pris avec beaucoup de doigté et seuls, les spécialistes de la question entre experts des contrôles de constructions et hommes de loi, peuvent apporter des réponses et des solutions idoines à une situation des plus complexes. Une situation dramatique qui altère, en plus de l’environnement, mais aussi les occupants de ces constructions qui n’obéissent pour la plupart d’entre elles à aucune norme de construction. Ce qui reste encore plus préoccupant, c’est cette impunité, synonyme d’affront pour l’Etat qui voit son autorité bien bafouée ce qui est en soi une entrave à une bonne gouvernance.
N.BENOUAR